L'histoire :
La menace du méchant Degaton, qui a mis le bazar dans les différentes temporalités des JSA multiples, est derrière nous. Mais Huntress, fille de Batman du futur, tente de persuader ses nouveaux acolytes de recruter des vilains à leurs côtés et de reformer la JSA dont elle faisait partie, avec pour membres Solomon Grundy, le jeune Mordru ou encore Ruby Sokov, fille de Red Lantern. Ce dernier, détenteur de la flamme écarlate, censé être mort en 1948, serait en fait toujours vivant et prisonnier des soviétiques. C’en est trop pour Alan Scott, alias Green Lantern, qui ne peut faire confiance à la fille de son pire ennemi. Mais en replongeant dans ses souvenirs, Alan Scott se remémore ses jeunes années dans l’armée et sa rencontre avec son amant Johnny Ladd, dans une époque où l’homosexualité est punie par la loi et qui va devenir Red Lantern à la suite d’un accident. On en apprendra également plus sur Wesley Dodd, alias Sandman qui doit déjouer les plans d’ennemis ayant détourné ses recherches sur son gaz soporifique, afin d’en faire une arme de guerre létale.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le début de cette série, Geoff Johns fait ce qu’il sait faire, c’est-à-dire créer un univers étendu avec une foultitude de personnages, mélanger les espaces temps et se référer à la bible Detective Comics pour y trouver une cohérence qui ravit les ultras. Seulement voilà, si l’on n’est pas un fin connaisseur de tout l’univers DC, on ressort de ses récits avec un fort mal de crâne. Mais en laissant l’opportunité à d’autres scénaristes de se recentrer sur certains personnages (comme Jay Garrick et sa fille dans le tome 2), ce troisième tome de Dawn of JSA est enfin une lecture digne d’intérêt. En effet, l’origine story de la relation entre Alan Scott et Johnny Ladd, futur Green Lantern et Red Lantern, est un récit intime et passionnant mettant en scène une histoire d’amour impossible entre deux hommes, deux super-héros de deux nations ennemies, dans un contexte de guerre froide. Le scénariste Tim Sheridan (animateur de The Long Halloween) apporte à ce personnage quelque peu délaissé, une épaisseur et une profondeur peu commune dans ce genre de récit. Le dessinateur Cian Tormey adopte un style sobre, hommage au comics pulp, qui colle parfaitement au récit, mais n’oublie pas de lâcher les chevaux lors des scènes d’actions. Le dernier récit sur Sandman écrit par Robert Vendetti, certes plus classique, est malgré tout captivant et nous en apprend plus sur les motivations pacifistes de ce golden boy qui nous rappelle un encapé chauve-souris. Les dessins de Riley Rossmo, avec son style ado-européen, nous plonge dans une intrigue polar des années 40 très plaisante. Au final, grâce à ces deux mini récits, Dawn of JSA 3 est une réussite