L'histoire :
En 1858, quelque part au Texas, sept esclaves avancent sous les coups de fouets de leurs négriers. La nuit venue, un homme à cheval s'approche. Il prétend être le docteur King Shultz, un dentiste allemand reconverti en chasseur de primes et être à la recherche d'un esclave ayant travaillé à la plantation Carrucan. Schultz compte sur lui pour retrouver les frères Brittle, trois types recherchés par les autorités. Un esclave s'avance. Il se nomme Django et saurait aisément les reconnaître. Après quelques échanges tendus et des balles tirées, Schultz libère Django et laisse les autres vagabonder à leur guise. Le docteur offre un cheval à son nouvel ami et se fiche éperdument du jugement de valeur des autres à l'encontre de l'homme noir qui avance à ses côtés. Il lui apprend à se servir d'une arme mais aussi à devenir un véritable chasseur de primes. Très vite, Django trouve ses marques en tant qu'homme libre et confie à Schultz sa volonté de retrouver son épouse, enlevée et martyrisée par les frères Brittle. L'ancien dentiste accepte volontiers d'aider son ami dans sa quête...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cinéaste Quentin Tarantino a ses fans et bien évidemment ses détracteurs. Avec une filmographie variée et longue comme le bras, le réalisateur s'est mis en tête de revisiter le genre du western dans Django Unchained. Avec un casting exceptionnel (Leonardo Di Caprio, Jamie Foxx, Christoph Waltz et Samuel L. Jackson, entre autres), une bande son d'ores et déjà culte et des scènes d'anthologie, le film a quasiment fait l'unanimité. En plus d'être un grand fan de cinéma, Quentin Tarantino ne cache pas non plus apprécier les comics. Il a notamment réalisé une scène du film Sin City de son ami Robert Rodriguez et qui était une adaptation de la série de Frank Miller et, pour un dollar symbolique. A la sortie d'Inglorious Basterds, Quentin Tarantino avait demandé à ce qu'une des scènes du film soit dessinée pour le magazine pour les grands fripons Playboy. Des années plus tard et peu avant la sortie de Django Unchained, le réalisateur fut particulièrement motivé à l'idée de réaliser un comic book de son western avec notamment des scènes inédites à l'écran. Il pensa immédiatement à R.M. Guéra, dessinateur des pages d'Inglorious Basterds et aussi illustrateur de sa série favorite Scalped (écrite par l'excellent Jason Aaron). Le serbe rend une copie typique de son style avec des planches toujours aussi expressives et des personnes ressemblant fortement aux acteurs. Le dessinateur est remplacé à quelques rares moments par Danijel Zezelj, Denis Cowan et Jason Latour. Certes, leur trait n'est pas aussi percutant que celui de Guéra mais dans une veine proche, permettant de garder une certaine cohésion générale. Le souci d'adaptation et de fidélité à l’œuvre originale est bel et bien là. L'album ne souffre pas d'ellipses douloureuses, les 280 pages de l'ouvrage y sont sûrement pour quelque chose et des scènes inédites ou rallongées (le passé de Broomhilda est plus développé) permettent aux fans du long métrage de trouver un intérêt à se lancer dans la lecture. Pour les autres, voici une excellente leçon de rattrapage.