L'histoire :
Retirée loin du monde pendant des décennies, Harley Quinn rentre aux Etats-Unis et découvre sur place que les choses ont beaucoup changé. D’ailleurs, elle se retrouve rapidement sur le devant de la scène où plutôt sur le devant du pare-choc de Red Tool qui roule à vive allure vers Brooklyn. A bord de son bolide vrombissant, il tient prisonnière Harley, ligotée sur le capot. La voilà donc ficelée dans une situation bien inconfortable. Ils foncent tous les deux vers Staten Island devenu maintenant une décharge publique. Soudain, ils sont attaqués par des Goat Men, des hommes-chèvres descendants consanguins et repoussant de Goat Boy. Red Tool use de ses armes pour les empêcher de les stopper tandis que Harley lui demande de la détacher afin de pouvoir se défendre. Ils franchissent plein gaz le pont cassé vers Brooklyn et tombent dans les griffes de super sentinelles cyborgs. Soudain, un robot intervient, il s’agit d’une machine menée par Tony, l’un des ex et nombreux maris d’Harley. Il neutralise les cyborgs et délivre Harley…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Imaginez une Harley Quinn à la cinquantaine bien tassée reste quelque chose de très déstabilisant même pour un lecteur averti de la chose. Pourtant, c’est ce que le scénariste Frank Tieri a écrit avec cet album Old Lady Harley. D’ailleurs, il pousse la créativité à son paroxysme car l’univers dans lequel évolue cette quinquagénaire n’est plus du tout celui que l’on connait. Tout a changé en mal voire en pire que tout. Les Etats-Unis sont maintenant divisés et ressemblent plus à un monde post-apocalyptique qu’à autre chose. Les super-héros comme les super-vilains ont vieilli voire disparu pour certains. La relève est partie en sucette et les guerres de clans font rage. Frank Tieri pousse le vice en imaginant un Batman âgé, une Sélina Kyle en chaise roulante mais surtout Arkhal devenu une maison gériatrique pour les criminels dépendants ! Tout un programme (presque encore pire que la version Marvel de Old Man Logan). Le dessin d’Alain Mauricet et Inaki Miranda donne à ce récit futuriste le style qui convient, un poil caricatural, qui renvoie à la dérision de ce monde chaotique. Un trait semi-réaliste donc, suffisamment fluide et dynamique pour appuyer une narration bien rythmée, entrecoupé de nombreuses scènes d’action. Enfin, l’intrigue construite autour de Harley Quinn se met en place au fur et à mesure des chapitres annonçant une nouvelle étonnante. Harley suit une piste et devient enquêteuse pour vérifier une rumeur dont on ne dévoiera pas le contenu, bien évidemment.