L'histoire :
Alors que le crépuscule s'installe à Manhattan, Joe Masseria, alias « Le Boss », accompagné de ses hommes de main, passe brutalement à tabac un messager. Malgré ses suppliques pour avoir la vie sauve, Joe l'achève sans broncher d'un puissant coup de hache dans le dos. Dans un contexte de tension grandissante avec les autres familles de la pègre, le mafieux sait qu'il ne doit pas trembler s'il souhaite devenir le capo dei Capi, et se doit donc d'être parfaitement impitoyable. Il termine sa soirée au Copa Club et fait alors la découverte d'une nouvelle chanteuse fraîchement arrivée et au charme envoûtant qui n'est autre que la sulfureuse Tempest. De son côté, la déchéance de Lou se poursuit, il vit désormais dans la misère la plus totale au cœur d'un sinistre bidonville. Les ennuis s'accumulent, surtout que des cadavres sauvagement mutilés sont découverts à proximité des baraquements et attirent le flic le plus renommé des États-Unis, à savoir Eliot Ness. Abondamment alcoolisé, la santé mentale de Lou est plus que jamais au point de bascule. Est-il sans le savoir, responsable de ces crimes choquants ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la moiteur du bayou de la Nouvelle-Orléans, le duo Brian Azzarello et Eduardo Risso nous fait voyager à New-York et Cleveland. Deux salles, deux ambiances, entre le fast des clubs de Manhattan et la pauvreté extrême des taudis de Kingsburry Run, les auteurs tissent deux récits en parallèle. Ils reviennent à ce qu'ils savent faire de mieux : des histoires sombres de mafieux en plein âge d'or de la prohibition, des histoires de vengeance impitoyables. Azzarello recentre son intrigue et échafaude des plans machiavéliques qui ne devraient laisser aucun de ses personnages indemnes. Malgré cela, il semble que ce volume soit plutôt un tome de transition car l'histoire avance à un rythme assez lent et sans nous proposer de réelles surprises. De son côté, Eduardo Risso enchaîne les planches avec une facilité déconcertante de maîtrise narrative mais nous pouvons parfois regretter des cases un peu trop épurées. La série reste donc toujours agréable à lire, même s'il nous manque parfois l'ivresse des vapeurs d'alcool d'un club de jazz clandestin.