L'histoire de la série :
Keiji est un guerrier au sang noble qui vit de manière extravagante, s’habille de manière voyante, aime les choses qui sortent de l’ordinaire et vit selon ses propres règles. C’est un kabuki-mono : un excentrique, vivant dans le Japon de la fin du XVIème siècle, en pleine guerre civile, le Sengoku. Il est le deuxième fils de Masuuji, le cousin de Takigawa Kazumazu, ce dernier étant le général en chef des armées d’Oda Nobunaga, un des plus puissants daimyô (nobles), mais a été adopté par Maeda Toshihisa. Son oncle est donc Maeda Toshiié, qui a prêté allégeance à Toyotomi Hideyoshi, le régent en place après la mort de Nobunaga, et ce dernier a été tellement impressionné par la personnalité de Keijii qu’il lui a attribué le kabuki-gomen, le droit privilégié de faire ce qu’il veut où il veut quand il le désire. Keiji ne vit que pour s’amuser de situations peu communes et est souvent au cœur même de tous les dangers, mettant des bâtons dans les roues de divers complots. Il est suivi dans ses pérégrinations par Sutemaru, un ancien shinobi, et Iwabé, un des protecteurs de la cour impériale…
L'histoire :
Alors qu’ils fuyaient le préfet, le bateau de Carlos est pris dans une tempête et finit par se briser tandis que Keiji et ses compagnons tombent à l’eau. Un peu plus tard, sur une île non loin des Ryûkyû, des pêcheurs sont blessés sur la plage par un « démon ». Se rendant sur place pour voir de quoi il retourne, dame Lisa, la plus belle femme de l’île, voit qu’il s’agit en fait d’un cheval d’une taille démesurée et que, s’il a fait fuir les pêcheurs qui s’approchaient, c’est parce qu’il protège quelque chose. Elle s’approche alors de la bête et lui rend son regard : l’animal comprend qu’elle n’est pas une menace et lui demande de le suivre. Il l’emmène dans une grotte toute proche où dame Lisa a alors la surprise de découvrir un gigantesque homme blessé et inconscient qui semble avoir été rejeté par les flots. Il s’agit en fait de Keiji et, voyant son cheval en train de lui donner de l’eau douce à l’aide d’un coquillage, la femme comprend qu’elle ne doit pas craindre cet inconnu qui sait inspirer autant de fidélité à un animal aussi intelligent qu’un cheval. Allant contre l’avis général des villageois, elle décide alors de recueillir l’homme chez elle et de le soigner. Lorsque Keiji reprend conscience, il est devenu aveugle et entend une douce mélodie jouée par dame Lisa. A ce moment, il est loin de se douter que la demeure de la jeune femme va être attaquée quelques instants plus tard par le frère du gouverneur de l’île, une brute qui a décidé de faire sienne la jeune femme contre sa volonté...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le naufrage du navire à bord duquel ils avaient embarqué précédemment, Keiji et ses compagnons se retrouvent séparés : tandis que les autres sont recueillis et emprisonnés à bord d’un navire de marchands d’esclaves, Keiji est recueilli par dame Lisa, la plus belle femme d’une île proche des Ryûkû. Devenu aveugle, Keiji ne reconnaît alors pas la femme qu’il est en réalité venu chercher, la fille de Yoshirô, mais va tout de même la protéger des dangers qui la menace. Certains diront que c’est le destin (Keiji s’échoue sur la bonne île et arrive juste à temps pour sauver Lisa), d’autres que l’auteur du roman dont est tiré ce manga avait, tout comme le cheval de Keiji, de bien gros sabots (si tant est que cet épisode de l’histoire fut réellement écrit de cette façon là). Mais peu importe, la subtilité des rebondissements n’est pas le fort de cette série et ce, depuis ses débuts : on la lit pour autre chose et le moins que l’on puisse dire est que le charme opère toujours. Mieux, ce dépaysement et ces petites « vacances » de Keiji sont rafraichissantes avant d’entamer la suite qui s’annonce laborieuse : les compagnons de Keiji rencontrent celui qui était le meilleur ami de Yoshirô auparavant et ce dernier se révèle être un traître qui a révélé l’emplacement de la cachette de Lisa tandis que, sur l’île, après qu’il ait réglé le sort des brutes locales menées par le frère du gouverneur, Keiji est confronté à un nouveau problème de taille, à savoir l’enlèvement de la jeune femme par un groupe beaucoup plus puissant que les adversaires locaux. Bref, tout cela ressemble fort à des chapitres de transition et l’action, la vraie, prendra place sans aucun doute dans le prochain opus. En attendant, celui-ci est agréable à lire et les yeux se régalent comme toujours du talent de Tetsuo Hara d’autant que, là aussi, ces nouveaux lieux sont l’occasion d’innover un peu dans les décors. Toujours plaisante donc, l’histoire suit son cours et on a hâte de lire la suite qui devrait par ailleurs amener petit à petit la fin de cette série.
