L'histoire :
Retenu dans un centre d’éducation, Joe a essayé de s’enfuir mais sa tentative a échoué. Désormais, il multiplie les entraînements dans sa cellule, grâce aux conseils prodigués par son mentor, le vieux Danpei Tange, à travers des cartes postales. Cependant, Yoko Shiraki, une jeune et belle femme, se rend dans le centre de détention afin d’y présenter une pièce de théâtre, Notre-Dame-de-Paris, accompagnée de sa troupe. Cette femme a des liens familiaux avec Rikiishi, un autre détenu, connu pour avoir été un boxeur promis à un grand avenir. La rivalité est grande entre Joe, le délinquant plein de fougue, et Rikiishi, l’ancien espoir de la boxe. Au même moment, Danpei Tange, le père spirituel de Joe, fait irruption dans le centre de détention. Il s’ensuit une violente dispute que Danpei propose de régler « à l’amiable », à l’aide d’un combat entre Joe et Rikiishi, organisé dans les règles de l’art...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second volet vient confirmer toutes les qualités graphiques et narratives du 1er tome. Si notre cher Joe a bien progressé dans la maîtrise des postures et gestes élémentaires de la boxe, il n’a en revanche toujours pas intégré les codes de bonne conduite en société. Le trait de Tetsuya Chiba, toujours aussi dynamique, est renforcé par une fluidité irréprochable. D’une intensité rare, les scènes de combats restituent à merveille toute la fureur et la rage qui habitent notre jeune détenu. Impénitent, Joe persiste dans son attitude rebelle d’inadapté social. Tour à tour grave et léger, drôle et triste, le scénario met en lumière un récit de formation attachant et captivant. Pour notre boxeur, le chemin vers l’apprentissage des règles du savoir-vivre est long, même si, grâce à des éclairs de bon sens, il comprend par moments que le sang-froid le rend plus fort. En marge de la trame principale, Ashita no Joe brille enfin par sa dimension sociale. A travers le combat entre Joe, le pauvre délinquant, et Rikiishi, le détenu issu d’une famille bourgeoise, il faut y lire une métaphore populaire et imagée de la lutte des classes (la série fut publiée dans les années 60, au moment de l’occidentalisation à marche forcée du Japon). C’est sans doute l’atout supplémentaire de cette série par rapport à Ippo, l’autre série à succès sur la boxe. Plein de rage, revanchard, il restera encore 11 tomes à Joe pour apprendre à devenir un homme... Nous suivrons, fébriles et anxieux, tant Joe suscite la sympathie malgré ses défauts...