L'histoire :
Joe et son entraîneur Danpei Tange ont fondé le « Tange Boxing Club », en contrebas du pont des larmes. Un peu miteux et vieillot, le lieu offre néanmoins la possibilité à Joe de s’entraîner dans des conditions convenables. Problème : le vieux Danpei Tange a été marginalisé du monde de la boxe en raison de son comportement peu exemplaire. Violent et attiré par l’alcool, Danpei, désormais rejeté, vit comme un misérable et la fédération refuse de reconnaître son club. Joe reçoit alors une proposition très alléchante du club concurrent, plus riche, le Shiraki Gym, celui de son éternel rival, Rikiishi. Après de nombreuses hésitations, Joe refuse finalement, suscitant l’incompréhension de tous. En fait, le fougueux et arrogant Joe nourrit un plan désespéré pour faire reconnaître officiellement le Tange Boxing Club par la fédération, et ainsi obtenir le droit de boxer en professionnel. Attention : plus insolent et crâneur que jamais, toujours aussi bagarreur, Joe débarque avec la ferme intention d’être enfin reconnu sportivement et socialement. Encore un peu de maîtrise de soi et de patience dans l’apprentissage des règles et Joe sera prêt pour devenir un grand boxeur. En route vers la licence...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ashita no Joe, considéré comme un classique au Japon, aura su satisfaire nos instincts de lecteurs en cette année 2010. Mêlant chronique sociale et pur divertissement, la série s’adresse en effet aux amateurs de sport ou de récit du quotidien. Les auteurs, Tetsuya Chiba et Asao Takamori, sont des maîtres de la narration. On retrouve dans Ashita toutes les qualités d’un bon feuilleton bien ficelé : du suspense, de l’action, du rire et des larmes, mais aussi des moments plus calmes, entre contemplation et introspection. Ambitions ratées, désirs d’ascension ou remises en question individuelles et collectives, Ashita no Joe parle de tout cela à la fois, en plus de mettre en avant les qualités nécessaires à tout boxeur en devenir : humilité, courage, don de soi, volonté, fair-play... Une belle leçon de vie. Lancé à toute vitesse, le graphisme est quant à lui toujours aussi bluffant de précision et de puissance. Les coups violents de Joe, souvent dépourvus de maîtrise, symbolisent toute la rage qui l’habite. Quête initiatique, cette série est aussi l’histoire d’une énergie trop longtemps bridée. La boxe, c’est le moyen pour Joe de libérer toute sa frustration et de devenir quelqu’un. Mais pour cela, il faut s’armer de patience, car la puissance sans maîtrise n’est rien. Or Joe, trop insolent ou têtu, ne l’a toujours pas compris. Finalement, le plus surprenant dans Ashita no Joe, c’est la faculté des auteurs à relancer la machine narrative avec des défis toujours plus insurmontables quand on croit que l’aventure touche à sa fin... Tetsuya Chiba et Asao Takamori savent raconter des histoires simples et touchantes. C’est là un grand talent. Nous, lecteurs, brûlons de connaître la suite tout en espérant savourer lentement l’ascension de Joe vers les sommets. Un voyage qui, on l’espère, sera semé d’embûches...