L'histoire :
La voleuse que Kenshin vient de rencontrer a maintenant décidé de lui prendre son sabre de force. Se laissant attaquer sans réel dommage, le rônin en profite pour récupérer à la ceinture de la jeune fille le sac d’argent qu’elle venait de prendre aux autres malfrats. Enervée, la voleuse passe au cran supérieur et lui lance tout un lot de kunaï, malheureusement pour elle sans aucun effet sur son adversaire. Finalement, Kenshin arrive à la calmer et tous deux retournent donc en ville pour remettre le sac d’argent dans les locaux des usuriers, tandis que la jeune fille, Misao, lui explique qu’elle est contrainte de voler afin de pouvoir retourner chez elle, à Kyoto. Mais sur le chemin du retour, arrivés sur un pont qui traverse la rivière, tous deux sont soudain encerclés par les yakusas bien décidés à se venger de Misao. Pour s’en sortir rapidement, Kenshin fait carrément s’écrouler le pont, grâce à quoi Misao comprend qu’il n’est pas un bretteur ordinaire. Pourtant, elle tient à se vanter de connaître des gens encore plus forts : ceux qui l’ont élevée et lui ont appris à combattre avant de la laisser à Kyoto, les membres de l’oniwabanshu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur un rythme tranquille, ce nouvel opus reprend sur le voyage de Kenshin en direction de Kyoto. Durant son périple, le vagabond a rencontré une jeune fille, Misao, qui détroussait des voleurs et il essaye tant bien que mal de lui faire la morale avant d’apprendre qu’elle est à la recherche de ses amis de l’oniwabanshu, et notamment d’Aoki. N’osant lui dire que seul ce dernier a survécu, et pour lui éviter de se faire attaquer par les hommes de Shishio si elle voyage à ses côtés, Kenshin ne tarde pas à essayer de semer la jeune fille, mais c’était sans compter sur la ténacité de celle-ci... Loin d’être simplement l’occasion pour l’auteur d’introduire un personnage féminin supplémentaire (et une guerrière qui plus est), cette rencontre permet également au héros de comprendre que sa vision des choses quant au fait de partir loin des gens auxquels il tient n’était pas forcément si juste que cela... Rapidement, et avant d’être arrivé à Kyoto, le rônin va ensuite avoir affaire une première fois à Shishio, et surtout à ses hommes... En résumé : une nouvelle rencontre, puis deux petits combats contre la clique de Shishio (dont un seul a vraiment de l’intérêt), autant dire que le scénario avance doucement dans ce tome de transition. Pour autant, on ne s’ennuie pas car l’auteur maîtrise sa narration et alterne correctement les moments de calme et de tension. En parallèle du chemin de Kenshin, on suit également celui de Sanosuké (ainsi qu’un tout petit peu celui de Kaoru et Yahiko) qui va d’ailleurs faire lui aussi une rencontre déterminante. Ce choix permet de voir l’évolution de chacun en « temps réel » et non les uns après les autres, ce qui est appréciable, pour ensuite faire se croiser tout ce petit monde à Kyoto, lieu où l’on reprendra l’histoire dans le prochain opus. En gardant un fond de politique et d’histoire quant aux motivations des divers protagonistes, le mangaka évite aussi de se contenter d’enchaîner des combats qui sinon auraient été tout aussi sympathiques, mais à la résonnance finalement bien plus creuse. En mettant encore une fois en scène certains méchants qui œuvrent pour un idéal (après tout Shishio fait aussi cela pour le bien de son pays dans sa vision des choses), ou encore d’autres qui tentent même d’une certaine façon de faire le bien des gens (comme le moine déchu que rencontre Sano), Nobuhiro Watsuki donne donc plus de corps à son travail, et ce n’est pas pour nous déplaire. Même s’il utilise quelques ficelles scénaristiques un peu grosses (Kenshin qui tombe « par hasard » sur Misao puis sur les hommes de Shishio, Sano qui rencontre « par hasard » un protagoniste qui deviendra important par la suite et qui lui apprend une technique dévastatrice, etc.), cela passe finalement bien. La lecture est donc agréable et on en aura très peu à redire. Idem pour les dessins qui, s’ils ne sont pas toujours aussi léchés que lors des combats d’envergure, ont tout de même un cachet assez travaillé et impeccable, et le style de l’auteur colle à merveille à l’époque décrite et à ce genre de récit. Encore un volet appréciable donc, ce dont on ne doutait pas.
