L'histoire :
Thomas Cottam s’est fait arrêter et enfermé dans la tour de Londres dont on dit que les tortures ayant lieu dans les geôles des sous-sols sont inégalables en terme de cruauté. En apprenant cela, son frère John est accablé pour lui mais refuse de quitter la ville pour autant : il est certain que la fois de Thomas est inébranlable et que ce dernier ne le dénoncera pas pour ses messes clandestines. Si John ne se trompe pas, M. Topcliffe - qui dirige les tortures - n’apprécie pas l’obstination au silence de Thomas. Aussi, il ordonne de renforcer les tortures avec des traitements plus douloureux et plus longs, peu importe les outils utilisés. Quant à Will, il a une discussion au sujet de sa mère avec John Cottam qui lui conseille d’emmener celle-ci à une des messes clandestines du mercredi. Hélas, cela ne se fera jamais car, peu de temps après, John est arrêté à son tour...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Poursuivant le flash-back entamé précédemment, ce cinquième volume ne démérite pas en proposant des bouleversements cruciaux dans la vie de William Shakespeare. Tout d’abord, ce sont des problèmes de religion qui lui sapent le moral car le prêtre catholique qu’il admirait et auprès de qui il trouvait du réconfort se fait arrêter et torturer. Cela nous informe sur le sort qui était réservé aux catholiques à cette époque : pourtant loin d’un Berserk où l’on peut voir une situation similaire, ici les tortionnaires religieux ne déméritent pas en cruauté et le réalisme des supplices les rendent assez éprouvants. De plus, cela est vécu comme un véritable drame par Will qui va ensuite être victime de terribles coups du sort et autres manipulations. Dans un premier temps, Anne Hathaway se débrouille pour lui faire croire qu’il l’a mise enceinte et ainsi se faire épouser : si on ne connaît pas les vraies raisons de ce mariage, on sait néanmoins qu’il a été précipité, et la théorie avancée par le récit semble tout à fait plausible (du moins, en ce qui concerne la grossesse). Dans un deuxième temps, l’intendant d’un noble punit William pour sa verve en le prenant comme bouc émissaire et le faisant accuser de vol d’animaux : s’il existe bien une légende selon laquelle William aurait eu des ennuis pour braconnage, elle est aujourd’hui discréditée mais cette partie-là fonctionne aussi très bien car cela reste tout à fait crédible en soi. On peut ainsi avoir de véritables pistes sur ce qui a poussé William et son ami John à quitter Stratford et à changer d’identité mais il va falloir attendre la suite pour découvrir ce qu’il en est réellement. En tout cas, le travail de recherches de Harold Sakuishi est indéniable et son talent pour mélanger documentaire et fiction est indéniable. Ce volume étant celui de grands changements, il n’est pas permis de faire l’impasse !!