L'histoire :
Guin, à la tête des sems, a vaincu le petit groupe de guerrier mongauls mais épargne la vie de leur meneur. Il lui laisse un message pour ses chefs : s’ils continuent à s’en prendre aux peuples pacifiques de Nociphère, ils feront de Guin leur éternel ennemi. Puis, les compagnons de Guin se rendent dans le village des sems qui les ont aidés tandis que ce dernier repart en arrière pour constater quelles sont les forces de l’armée mongaul, et la surprise est de taille : ce sont 7 000 guerriers de plus qui viennent d’arriver en renfort dans le but d’envahir Nociphère. De retour au village, Guin annonce la mauvaise nouvelle aux sems dont l’avis est alors de s’enfuir : à 2 000 mal armés contre 15 000 guerriers en armure, ils n’ont visiblement aucune chance. Mais Guin refuse cette solution : les peuples de Nociphère doivent se battre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Grosse déception (et encore, le mot est faible, « trahison » serait plus approprié) que ce dernier volume. Tout du long, on sent déjà que les mangakas ont à moitié lâché la série : ils ne s’embêtent plus de subtilités, que ce soit en ce qui concerne le scénario ou les dessins. Ces derniers sont en effet un modèle de désinvolture : des images sont réutilisées sans vergogne en mode copier-coller (plusieurs étant qui plus est de la taille d’une demi-planche), parfois jusqu’à 4 fois ! C’est tellement visible que ça en devient ridicule et qu’on a l’impression de se faire voler par un dessinateur qui prend sa série par-dessus la jambe ! Il faut dire que le déroulement de l’histoire n’aide en rien à faire passer la pilule : un peu trop rapidement, Guin devient le leader des peuples de Nociphère, décide à leur place qu’ils doivent combattre l’armée ennemie deux fois plus nombreuse (il ne leur laisse pas vraiment le choix, et eux réagissent un peu comme des moutons), les différents villages de sems s’allient sans vraiment que la raison soit développée alors qu’ils sont censés être ennemis (mais des vrais, qui ne font pas semblant, du genre à réduire en esclavage les femmes et les enfants des voisins ou bien encore à les manger !)... Détail « amusant » à ce propos, le chiffre de l’armée adverse ne cesse d’ailleurs d’augmenter en fonction de la conversation : de 7 000 têtes venues en renfort, on passe à armée de 15 000, puis à 25 000, sans qu’on sache vraiment s’il s’agit là d’une faute de traduction, d’une mauvaise appréciation du protagoniste, d’un manque d’explication, ou autre. Mais le pire reste sans nul doute la fin, proprement honteuse puisqu’elle s’arrête en pleine scène d’action, au moment d’un rebondissement intéressant, avant que l’auteur ne nous serve un speech (inutile et inapproprié) façon présentation de l’univers de la série, et puis plus rien ! Là, l’impression de s’être fait voler l’argent déboursé pour acquérir les 6 volumes de la série atteint son paroxysme. Au moins, l’autre adaptation de Guin Saga, éditée chez Milady, bien qu’assez mauvaise, avait la décence de proposer une fin aux événements du moment ! Alors certes, malgré tous ces défauts, ce sixième opus se montre plutôt prenant durant presque toute sa longueur puisque la bataille semble imminente, que les enjeux sont énormes, qu’on découvre quelques nouveaux mystères (quel est cet étrange item magique perdu dans un désert de Nociphère ?), qu’on a le droit à quelques révélations (les réels enjeux de la guerre en cours) et que Guin dit avoir un plan (qu’il garde secret évidemment !) pour remporter la victoire malgré un pronostic franchement défavorable... mais tout cela ne fait au contraire que renforcer la frustration de voir l’histoire s’arrêter net comme ça. Même s’il s’agit peut-être d’un arrêt forcé de la publication, la fin proposée est probablement l’une des pires qu’on pouvait imaginer... Au moins, cette série rentrera dans les mémoires pour avoir présenté la non-fin de série la plus pitoyable jamais lue (hors excuse valable). En dehors de ça, il n’y a finalement rien à retenir de cette adaptation inachevée de Guin Saga.