L'histoire :
Hideki, fils d’une maison réputée pour ses vins, demande à sa petite amie Yuki de l’épouser. La jeune femme est aux anges, même si elle redoute que la famille du garçon ne s’oppose à ce qu’une personne aussi ordinaire entre chez eux. Le lendemain matin, Hideki meurt en se faisant renverser par une voiture à quelques pas du domicile de Yuki. Cette dernière est désespérée : elle est chassée par la famille de Hideki lors des obsèques de celui-ci, tandis que l’assassin du garçon, un certain Kitamura, n’est condamné qu’à 18 mois de prison. Deux ans plus tard, Kitamura n’a plus le goût de vivre mais il a encore moins la force de mettre fin à ses jours. Par ailleurs, une femme demande au patron de Kitamura de le licencier sous peine de révéler au grand jour qu’il a fait de la prison. Kitamura pense alors qu’il s’agit de la famille de Hideki qui a le droit de connaître sa nouvelle adresse. Aussi, c’est du soulagement qu’il ressent lorsqu’il reçoit l’ikigami : enfin, il va pouvoir mourir. Seulement, Yuki n’a pas prévu de le laisser partir en paix...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme à l’accoutumée, deux nouvelles livraisons sont au programme pour Fujimoto. Dans le premier cas, il s’agit d’un jeune homme ayant fait de la prison pour avoir tué quelqu’un en voiture. En plus de poser la question de la légitimité d’élever au rang de héros national un repris de justice, deux autres thèmes tout aussi intéressants sont développés : la rédemption (en tentant de racheter ses fautes avec de bonnes actions pour la société) et la vengeance (en persécutant l’assassin de son défunt fiancé). Le sujet est parfaitement traité, toujours avec pudeur et sans racolage, et tous les personnages révèlent un côté attachant, ce qui rend la lecture d’autant plus prenante. On découvre également une facette moins glorieuse de la société qui camoufle les crimes commis par ceux qui ont reçu l’ikigami pour donner une image plus classe de ces héros... Dans la deuxième affaire, on suit deux jeunes gens traumatisés par une adolescence marquée par un physique ingrat : celui qui reçoit l’ikigami a fait de la chirurgie esthétique et la fille qu’il aimait a quant à elle plongé dans l’anorexie. Si l’on sait déjà que modifier son physique ne soigne pas les blessures du cœur, les portraits de ces deux personnes meurtries sont néanmoins tout à fait prenants car la détresse affective qu’ils dégagent nous touche indéniablement. Parallèlement à cela, Fujimoto devient de plus en plus parano et se sent - à juste titre - observé en permanence : petit à petit, on sent l’étau se refermer autour de lui et cette lente montée du suspense est finalement très dévorante. Que dire d’autre à part : vite vite vite, la suite !