L'histoire :
Dans sa jeunesse, Nakagami était un jeune homme très gentil et il s’est engagé dans la police pour faire la fierté de sa mère. Seulement, sa mutation à la Kokuhan, la 3ème brigade de la police de la prospérité nationale, engendra un terrible choc chez lui car sa gentillesse l’empêchait de faire son travail correctement. A force d’entraînement, Nakagami développa un côté brutal de plus en plus envahissant, à tel point qu’un jour il en vint à frapper sa mère. Après cet incident, il coupa les ponts avec elle mais ne cessa pas pour autant d’être violent. Un soir, la Kokuhan est appelé pour une prise d’otage par trois « dégénérés » dans un commerce. L’assaut est donné et Nakagami laisse une fois de plus exploser sa brutalité, allant jusqu’à s’acharner sur un coupable qui n’opposait aucune résistance. Le lendemain, Nakagami doit faire des efforts pour se maîtriser car une délégation étrangère vient inspecter la brigade. En fait, la délégation vient étudier comment se déroule l’application de la loi de la prospérité nationale pour savoir si cela est applicable dans son pays, le Japon...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La loi de la prospérité nationale est plus que jamais présente dans ce dernier volet qui se décompose en deux parties. Dans la première moitié, Fujimoto délivre l’ikigami à un policer de la brigade Kokuhan qui a du mal à refréner ses accès de violence et qui va avoir un échange intéressant avec une japonaise venue étudier la mise en place de la loi et qui a perdu sa fille. Au-delà du portrait du jeune homme (qui rappellera Heads aux fans de la première heure) et de la femme meurtrie, on assiste à une réflexion mature sur le fait de prévenir à l’avance les proches de la mort du porteur : les points de vue sont très bien argumentés et les émotions sont de fait très intenses. La subtilité dans la narration n’est certes pas forcément de mise mais le rendu reste tout de même très efficace. En outre, on est enfin fixé sur le pays où se déroulent les événements puisqu’on apprend qu’il s’agit d’un pays allié au Japon, et le contexte politique autour de leur histoire fait se poser des questions sur les dérives du système international. De plus, la guerre semble de plus en plus imminente et, bien que plus en retrait, cet aspect-là génère une montée de tension. Dans la deuxième partie, la guerre éclate enfin mais reste camouflée et l’intrigue se concentre sur Fujimoto qui assume enfin ses opinions sur la prospérité nationale et va connaître deux gros bouleversements dans sa vie. Cette partie dégage énormément de suspense et les révélations auxquelles on a le droit sont aussi surprenantes que terrifiantes. Le dénouement final est quant à lui une fin ouverte laissant la possibilité au mangaka de retrouver plus tard ses personnages : cela est assez sympathique de par cette promesse, même si la petite notion de happy end est un peu dommage. Cette conclusion laisse également au lecteur l’occasion de réfléchir à ce qui pourrait se passer après de tels événements et c’est peut-être aussi là le but de l’auteur... Enfin, un bonus non négligeable : ce volume est aussi disponible dans une version collector contenant en plus une figurine de Fujimoto. Au final, cette conclusion en deux temps remplit bien son office et confirme - s’il y en avait besoin - le caractère indispensable de la série.