L'histoire :
Lorsqu’il était en CM1, Yukimasa s’est fait réprimander par son grand-père pour avoir écrit dans une rédaction qu’il voulait devenir illustrateur. Le garçon tenta de protester en expliquant que le dessin était la seule matière dans laquelle il pouvait être premier de la classe, mais cela ne changea rien. Puis, son grand-père déchira la rédaction en la traitant de gribouillis avant de demander au père du jeune homme, Keichi, de déchirer les dessins accrochés au mur. Sa mère tenta de l’en empêcher mais tout ce qu’elle récolta fut une gifle. C’est à ce moment que Yukimasa comprit qu’il devait abandonner ses rêves et devenir peintre en bâtiment comme le reste des hommes de la famille. Quelques années plus tard, Yukimasa travaille effectivement pour l’entreprise familiale mais celle-ci connaît quelques difficultés. Un jour, son père le convoque : il souhaite que son fils recouvre anonymement la ville de graffitis pour que l’entreprise ait du travail de nettoyage à faire. Bien que cela le répugne, le jeune homme accepte de faire ce qu’on lui demande mais tout va basculer quand il va recevoir l’ikigami...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce cinquième volume développe le thème des rêves de la jeunesse en confrontant deux visions différentes dont le point commun est la succession familiale : d'un côté, Yukimasa étouffe ses ambitions pour devenir peintre en bâtiment comme son père et son grand-père et, de l'autre, Hikuhiko déploie de gros efforts pour pouvoir emprunter la voie familiale (en l'occurrence, la police). Ainsi le premier refuse la mort car il veut pouvoir soulager sa conscience et profiter un minimum de la vie qu’il aurait aimé avoir tandis que le second désire recevoir l'ikigami pour réaliser son rêve de voir un peu d'estime et de fierté dans le regard de son père. De plus, l'auteur continue d'enrichir l'univers qu’il a créé en nous présentant la police Kokuhan, une brigade spéciale chargée de surveiller/corriger les « éléments dégénérés » : le chef de Genko conseille toujours au jeune homme de faire attention à ses propos et on voit enfin clairement l'utilité de ces remarques. Paranoïa, traîtrise, détresse et révélations offrent donc au récit un suspense de folie qui nous tient fortement en haleine. Pour ce qui est relatif aux graphismes, les dessins restent fidèles à leur très bonne qualité et l'épisode du tagueur permet d'avoir un aperçu supplémentaire du talent de l'auteur qui a visiblement parfaitement bien assimilé la culture urbaine (la grande peinture murale est d'ailleurs à couper le souffle). A noter que la sortie de ce volume accompagne celle du DVD du film live. Ce cinquième volume est au final le meilleur que l’on ait pu lire jusqu’ici et on est plus que pressé de pouvoir lire la suite.
