L'histoire :
En quelques secondes, le combat de Yamato et Ultimo entamé dans la cour du lycée contre la petite Hana et son karakuridôji du Mal se termine lorsque le jeune homme utilise le vrai pouvoir de sa marionnette : le contrôle des dimensions, du temps et de l’espace. Après son pacte d’union avec Ultimo réalisé la veille, Yamato s’est en effet rappelé toutes les subtilités du duo qu'il forme avec la marionnette depuis maintenant 900 ans au fur et à mesure de ses réincarnations. Le karakuridôji a également partagé avec lui sa mémoire du passé afin qu’il se rappelle de tous les événements de ces derniers siècles, mais aussi de ceux du futur, car Ultimo vient en réalité du XXXème siècle ! A cette époque, le monde a radicalement changé et, si la civilisation s’est considérablement développée dans l’hémisphère nord, la nature a par contre repris radicalement ses droits dans l’hémisphère sud. C’est dans ce contexte que Dunstan a créé les androïdes que sont les karakuridôji pour les envoyer ensuite dans le passé pour qu’ils mènent la bataille ultime du Bien contre le Mal... Malgré toutes ces révélations, Yamato n’était pourtant pas au bout de ses surprises puisqu’il voit maintenant apparaître pour le contrer son ami René aux côtés de Jealous, un des dôji du Mal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Coup de théâtre ! Alors que les deux premiers tomes s’étaient montrés décevants par leur classicisme, la série commence cette fois enfin à devenir intéressante. La multiplication des personnages et des karakuridôji (ainsi que l’évolution de leur pouvoir personnel vers un système de fusion avec leur maître) dans les chapitres précédents avaient en effet apporté une certaine appréhension quant au devenir de l’histoire : allait-elle tomber dans des travers comme ceux de Shaman King qui avaient lassé le public, à coup d’enchaînements de combats à rallonge et toujours plus tarabiscotés ? On s’attendait également à suivre des rebondissements assez prévisibles, comme l’était globalement le développement de l’histoire jusqu’ici. Allant donc contre toute attente, Hiroyuki Takei et Stan Lee nous avaient en réalité réservé un scénario plus complexe et plus alambiqué que prévu et, surtout, plus intéressant. Avec ce troisième volet, on passe en effet du simple combat du Bien contre le Mal organisé de manière un peu fantastique à travers le temps par le créateur des karakuridôji, Dunstan, sorte de magicien mystérieux, à quelque chose de bien plus science-fiction et anticipation, Dunstan se révélant finalement plutôt être un scientifique de génie. On apprend donc - attention : révélations - qu’en réalité, Dunstan voyage dans le temps et vient de très loin dans le futur, que la Terre a connu un cataclysme provoqué à notre époque par la fameuse lutte des pantins qui a radicalement changé la face du monde et tué la plupart de la population, que la solution n’est pas simplement d’éradiquer le mal pour faire régner le bien... Sans oublier qu’en ce qui concerne les choses plus triviales, l’histoire se montre également plus imprévisible que prévue : sentiments homosexuels (chose assez rare dans un shônen), multiples morts de protagonistes, pouvoirs beaucoup plus originaux qu’auparavant, combats très rapides et parfois même terminés avant d’avoir commencé... Bref, à tous les niveaux, le scénario s’améliore et nous surprend, sans compter qu’il fait un vrai pas en avant en expédiant assez vite les combats (qui sont de plus entrecoupés de pas mal de flash-back et révélations) en cours pour mener à un cliffhanger de fin qui annonce du très lourd pour la suite. On regrettera par contre quelques passages un peu exagérés (comme lors du pacte d’union entre le héros et Ultimo où ce dernier est mis en scène comme une jeune fille déflorée pour la première fois, ce qui laisse franchement perplexe...) et que les nouveaux personnages soient encore une fois très stéréotypés à défaut de faire montre d’une vraie psychologie. Toujours pour les points regrettables, on aurait pu se passer du chapitre bonus qui n’apporte vraiment rien et n’est pas non plus franchement amusant, et on soulignera aussi que le hic avec faire des combats qui finalement tombent à l’eau et des protagonistes qui disparaissent aussi vite qu’ils sont venus, c’est que le lecteur a pris le temps de s’intéresser à eux un peu pour rien et cela laisse ainsi une petite sensation de temps perdu. En résumé, un volet qui surprend beaucoup - dans le bon sens - et qui relève nettement l’intérêt de la série ; cette fois, on a vraiment hâte de lire la suite.