L'histoire :
Shangaï, novembre 1937. Ce matin, Yaya a pris Pipo - son oiseau - pour accompagner son père et son serviteur sur le port. Pendant que l’homme, un riche commerçant, négocie un départ en bateau pour sa famille le lendemain, la demoiselle s’éloigne guidée par une douce mélodie : elle rentre à l’intérieur d’un navire et se met immédiatement à parler avec le pianiste. Son père s’étant aperçu de sa disparition, il demande à Tuduo, un petit garçon des rues qui faisait des acrobaties pour gagner de l’argent, s’il n’a pas vue Yaya qui est facilement reconnaissable avec son oiseau sur l’épaule. Soudain, le serviteur entend quelqu’un jouer du piano et reconnaît le style de Yaya. Une fois que le père a retrouvé la petite fille, tous rentrent à la demeure familiale où Yaya va apprendre avec déception qu’elle ne participera pas à son concours de piano le lendemain car la guerre arrive et qu’il faut partir. De son côté, Tuduo apprend qu’il ne pourra plus aller travailler avec son petit frère qui sera pris en charge par Zhu, l’alcoolique et violent chef de bande qui dirige - et rackette - les enfants des rues. Yaya et Tuduo décident alors chacun de leur côté de fuir leur environnement : à aucun moment, ils ne se doutent qu’ils vont se rencontrer et vivre une grande aventure ensemble...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il suffit de regarder la couverture de ce titre pour en avoir le synopsis : deux enfants sont en fuite dans un pays en guerre. En fait, Yaya et Tuduo (les deux enfants en question) cherchent à fuir leur famille (la demoiselle veut faire du piano, le garçon veut échapper aux mauvais traitements et sauver son petit frère) et c’est l’arrivée de la guerre à Shangai qui va les rapprocher. Commençant de manière assez gentille et un peu lente, l’intrigue prend le temps de nous présenter les deux héros et laisse le temps de s’attacher à eux avant que ne débute réellement leur histoire. Pour le moment, on a donc surtout le droit à une introduction mais le scénario s’annonce déjà riche en péripéties et plein de charme, malgré le contexte terrible de la guerre. Pour ce qui est des graphismes, on est à la croisée de Hayao Miyasaki et du Tombeau des lucioles (pour le contexte réaliste et la guerre subie par des enfants). Le dessinateur n’hésite pas à jouer sur les couleurs pour retranscrire l’ambiance (tons jaunes et rouges pour la richesse et la légèreté, les nuances de bleus dominant le côté pauvre et triste et le marron étant lié à la guerre) et nous propose des planches fournies en détails et en décors, dans lesquelles évoluent des personnages très expressifs. Une bonne découverte donc, qui ne demande qu’à être poursuivie.