L'histoire :
Shô, un lycéen en terminale, parle avec son amie Shiina. Cette dernière s’étonne que le garçon n’ait pas encore choisi dans quelle université il veut aller ni vers quel métier il souhaite s’orienter. Toutefois, la demoiselle n’insiste pas et se contente de voler un baiser à Shô avant de partir comme si de rien n’était. En fait, Shiina voulait que son premier baiser soit avec l’élu de son cœur car, le soir même, elle doit se rendre dans un grand hôtel pour participer à une orgie organisée par les dirigeants de la banque Daigo et des fonctionnaires du ministère des finances. Ces hommes sont habitués à se vautrer dans le luxe malgré les dettes du pays et ont prévu de s’offrir des jeunes filles vierges vendues par leurs parents qui sont des petits patrons d’entreprises en difficulté. Seulement, la fête va tourner court quand Shô, masqué, débarque : se faisant appeler Akumetsu, il compte bien exterminer la vermine pour éradiquer le mal du pays...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne compte plus les affaires de corruption, de scandales politiques et arrangements entre amis dans les hautes sphères de la société. Pour dénoncer ces crimes et y remédier, un nouveau héros voit le jour au Japon : Akumetsu, dont les méthodes sont expéditives et radicales. Voilà comment se résume le pitch de la série qui nous fait le plaisir d’être rééditée. Bon, ceux qui l’ont déjà lu n’y trouveront rien de neuf mais les autres pourront apprécier un titre adulte, sombre, violent et intéressant. En effet, Akumetsu a décidé de frapper haut et fort : dans ce premier volet, ce sont les arrangements entre le patron de la plus grande banque du pays et le ministère des affaires étrangères qui en prennent pour leur grade, avant que la police affectée à la circulation et ne réagissant pas aux problèmes de bôsôzôku (des voyous à moto) ne passe sur la sellette. Ainsi, les choses sont clairement posées : pas de compromis, tout le monde peut y passer, et tuer les pourris n’est pas un problème, loin de là. A l’image des super-héros bad-ass, Akumetsu est une figue emblématique violente, au discours intéressant mais aux méthodes... très discutables ! Toutefois, voir les méchants se faire corriger / assassiner provoque un indéniable plaisir coupable, le tout saupoudré d’une pointe de réflexion sur la société. Graphiquement, les scènes d’action manquent parfois un peu de lisibilité mais cela ne concerne pas la majorité des planches qui sont par ailleurs extrêmement dynamiques. Les personnages ne manquent pas de charisme, les poses étant volontairement nombreuses et efficaces. En plus, ce premier opus ressort au prix de trois euros : avec cela, votre seule excuse pour ne pas vous jeter sur ce titre est de l’avoir déjà lu !