L'histoire :
Comme souvent, le druide Panoramix est occupé à couper du gui dans un arbre. Mais alors qu’il tente de sauver un oisillon tombé du nid, il marche sur une branche fragile… qui rompt. Et c’est la chute ! Astérix et Obélix retrouvent Panoramix au sol, avec une jambe cassée. Cet accident fait prendre conscience au druide de la précarité de leur village, au cas où il lui arriverait malheur. Car sans lui, plus de potion magique ! Le druide improvise donc une réunion de crise avec le chef du village, Abraracourcix. Il lui annonce qu’il a décidé de se mettre en quête d’un successeur au moins aussi talentueux que lui, auquel il pourra confier la recette de sa précieuse potion. Il convoque aussitôt une assemblée des druides dans la forêt des Carnutes. Mais parmi les sangliers qui doivent porter l’annonce de ce rendez-vous aux autres druides, une petite laie se perd et se retrouve dans la hutte d’un grand rival à Panoramix, le druide Sulfurix. Croyant s’adresser à un druide « normal », la laie lui délivre le message… Sulfurix voit aussitôt dans cette transmission de savoir l’occasion de devenir bien plus puissant. Il se rend lui aussi à la réunion de la forêt des Carnutes et rappelle à tous ses propres compétences, notamment pour créer des petites flammèches et s’en servir à des fins d’hypnose. Il insiste aussi sur la piètre utilisation qu’a fait Panoramix de sa potion. Avec un tel savoir, il aurait pourtant été possible de renverser Rome…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album d’Astérix n’est pas une bande dessinée, mais un récit illustré, à l’instar des précédents Comment Obélix est-il tombé dans la marmite du druide quand il était petit ou des XII travaux d’Astérix, déjà adapté d’un film d’animation. Car si Le secret de la potion magique est bien une histoire originale, c’est celle du dessin animé qui sort sur les écrans franco-belges le 5 décembre 2018, d’après un scénario de Louis Clichy et d’Alexandre Astier. Ce dernier nom est souvent synonyme de qualité, conjuguée à la (vraie) drôlerie – et la franche réussite de sa précédente adaptation du Domaine des dieux l’a d’ailleurs prouvée. Cela dit, les dessins ne sont pas des captures du film, mais des illustrations d’un auteur qui aurait tout à fait pu postuler pour la continuité de la série officielle : Fabrice Tarrin. Ce dernier maîtrise en effet à la perfection les circonvolutions graphiques et le dynamisme des personnages d’Albert Uderzo, qu’on retrouve dans une quarantaine de scènes avec bonheur, même si figés. Car le gros hic du format « illustré », c’est bien le manque d’immersion séquentiel. L’aventure de cette transmission de recette a beau être respectueuse des fondamentaux et des personnages, équilibrée dans ses conjectures, originale dans son inspiration, bref bien écrite et bien dessinée, il manque singulièrement à cet album l’animation séquentielle qui fait tout le sel des 7ème et 9ème art. En ce sens, cet ouvrage « teaser » donne surtout rudement envie de voir le dessin animé pour profiter pleinement de l’histoire et de son enchantement…
