L'histoire :
Un homme débarque d'une voiture sur une plage déserte de Maryland. Il s'appelle Serge Lubnov et se met à escalader une jetée en bois abandonnée depuis des années. Une fois la plateforme atteinte, il ouvre son sac et en sort un Thermos. L'attente sera longue et un café bien chaud lui fera le plus grand bien, le vent glacial vient fouetter la côte que plus personne ne fréquente depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Une fois la boisson consommée, il commence à monter un fusil de précision. A 800 mètres de son poste de tir, se trouve une villa dont la terrasse fait face à la mer. Sa cible : l'Ambassadeur d'Ukraine. L'homme est nerveux. Il n'est pas un tueur professionnel et il éprouve une sorte de remords à la pensée de devoir tuer cet homme. Mais il doit servir la cause des Ukrainiens libres, car le régime en place se satisfait des bonnes relations qui s'instaurent avec les USA. La zone est déserte, il ajuste sa visée quand il entend le ronron d'un moteur : une vedette de tourisme. C'est alors qu'un homme apparaît sur la terrasse de la villa... mais ce n'est pas l'ambassadeur. Lubnov pense qu'il s'agit d'un de ses associés, quand il l'aperçoit tracer un message sur le mur : « Rendez-vous, vous êtes cerné par le F.B.I »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Georges-Jean Arnaud a écrit environ 400 romans. Parmi eux, de nombreux polars et récits d'espionnage. Parmi ces derniers, Le Commander est le personnage phare de son œuvre, avec 75 récits, dont bon nombre chez Fleuve Noir. A l'époque de la parution de ce récit, en 1976, Les Presses de la cité en sont propriétaires, ainsi que des éditions Arédit. Les droits restent donc « en interne », ce qui facilite le montage juridique pour les adaptations en BD. Voici donc Serge Novask, espion de l'Office Naval Agency, lancé en plein réseau ukrainien, du fait de ses origines. Si le dessin est médiocre, les portraits des personnages étant simplistes et les décors souvent faméliques, l'écriture et les dialogues permettent de savourer les ressorts d'une intrigue au rythme lent. Le Commander doit jouer fin, car infiltrer un réseau aux ramifications complexes, qui s'étendent de l'Europe aux USA, n'est pas une mince affaire. Le voyage qu'il fait est d'ailleurs l'occasion pour le lecteur de flairer le mystère qui colle à la situation. Et que serait un récit d'espionnage sans la présence d'une femme, qui vient encore plus compliquer l'équation ? Pour les besoins de la parution, cette première partie de 130 pages est assortie d'une histoire courte, Adieu tueur, à coup sûr un import d'une histoire produite aux US, aux graphismes nettement plus fins et qui se passe en pleine prohibition. Bref, un petit format qui renferme le charme d'un genre désormais désuet.
