L'histoire :
La guerre livre quotidiennement son contingent de morts et d'atrocités. Fidèle à l'idée qu'il se fait de lui-même et de sa mission, Louis-Charles essaye d’apporter un semblant d'humanité dans ce qui, au grès des vagues d'assaut, n'est plus que cris, douleurs et mort. Mais en ces temps où l'honneur d'un homme se mesure à sa propension à se faire massacrer sans contester, il est mal vu de proposer à l'ennemi une trêve pour ramasser ses blessés, tout fils de lieutenant-général que l'on soit ! Or si l’homme a inventé la guerre, il a également inventé l’amour ; et celui-ci peut même naître et mourir au milieu de vastes cimetières, où les tombes se creusent à grand renfort d'obus.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Patrick Cothias et Patrick Ordas, auteurs du roman éponyme, nous livrent avec Au nom des hommes un album profond et émouvant sur un épisode méconnu de la Der des Ders. Ambulance 13 relate la genèse de ce qui deviendra le Service de Santé des Armées et de ces médecins de guerre tiraillés entre leur devoir de soldat et celui de médecin. En respectant un contexte historique sans pour autant verser dans le cours d’histoire ; en sachant alterner les interminables heures de terreur au fond des tranchées, avec quelques rares instants d’accalmie sur les lignes arrières ; en opposant la volonté d’aider à vivre, à la stupidité d’une hiérarchie qui n’a guère plus de considération pour ses soldats que pour du bétail ; et en jouant de la troublante ambigüité des sentiments entre le jeune lieutenant et sœur Isabelle, les deux écrivains déploient un scénario qui s’attarde sur ceux qui firent cette guerre, sans la vouloir. Sur un registre tout en harmonie, le dessin réaliste d’Alain Mounier et la mise en couleurs de Sébastien Bouët évitent intelligemment le sordide et le pathétique de bonne aloi et concourent à l’intensité et la maturité de ce premier cycle.