L'histoire :
Nous sommes le 11 novembre 1918 et la guerre touche à sa fin. À 5 heures du matin, le président Clemenceau signe l'armistice dans le wagon lit à Rhetondes. Les conflits ne sont pas tout à fait terminés pour autant. À 9 heures, la nouvelle tombe sur le front de Dom-le-Mesnil. Les soldats allemands n'en reviennent pas et les officiers se sentent trahis par les politiques du pays. Ils ont même du mal à y croire, mais les ordres sont formels : toute la section doit quitter les lieux à 11 heures. L'institutrice vient annoncer la bonne nouvelle au poste de secours. Là aussi, on a du mal à y croire côté français. Il faut donc s'organiser et profiter de cette accalmie pour rapatrier les blessés et ceux qui ne peuvent plus bouger. Bouteloup a besoin d'un volontaire pour prévenir l'arrière du retour des hommes. Mademoiselle Delange se propose comme volontaire, malgré tous les risques qu'elle court. Le cessez-le-feu est pour bientôt mais l'armistice peut être rompue à n'importe quel moment. Il ne faudrait pas être le malheureux soldat qui se fera abattre en dernier pendant cette terrible guerre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série au long cours Ambulance 13 s'arrête avec ce tome 9. Hasard du calendrier ou non, il parle de la fin de la guerre, au moment où l'on fête le centenaire de l'armistice. C'est l'occasion de revenir sur un moment si particulier de cette première guerre : le dernier jour du conflit. Patrice Ordas prend donc le temps de raconter minute par minute (avec un décompte jusqu'à l'heure définitive de l'arrêt de la guerre) ces derniers instants. Cette lente narration illustre à merveille ce que pouvaient vivre les soldats de l'époque qui ont tant souffert après des années de boucherie. Avec intelligence, le récit reprend quelques thèmes de la vraie histoire, tout en mettant en lumière des anecdotes bien moins reluisantes. Le final suit également le destin de la compagnie de Louis Bouteloup et notamment celui de Jules. Mêlant habilement retours en arrière et moments forts de la série, anecdotes historiques et passages émouvants, cette conclusion termine la série en beauté. Jusqu'au bout, et même après la guerre, Louis devra affronter l'homme et sa volonté de faire du mal. L'hommage aux morts et aux pauvres soldats s'accompagne d'une fin pleine de nostalgie, comme si l'on quittait avec regret ces personnages qui se sont battus pour les autres. Le dessin d'Alain Mounier est de qualité de bout en bout. Avec beaucoup de détails et d'effets d'ombres, il termine la série de fort belle manière. Une fin qu'on qualifiera sans jeu de mot de « soignée ».