L'histoire :
Le capitaine Bouteloup souffre jour après jour de la mort d'Emilie. Il vient voir sa tombe tous les jours et refuse de faire quoi que ce soit d'autre. Un jour, le colonel d'Avrainville lui rend visite. Il lui annonce que Bouteloup a pris du galon grâce à Clemenceau. Bouteloup n'en a cure et veut désormais être simple médecin pour soigner et non charcuter les hommes. Le colonel explique alors que ses supérieurs ont un nouveau plan pour attaquer l'Allemagne. Cette fois, ils attaqueront à l'Est en passant par la Bulgarie. Bouteloup sent qu'il y a quelque chose d'autre et le colonel finit par lui avouer qu'il a aussi besoin d'un bon médecin pour son frère, le seul qui est encore vivant dans sa famille. Le capitaine accepte à une seule condition : que tous ses compagnons soient aussi présents dans cette mission. Avrainville doit même faire libérer un des soldats qui est enfermé au bagne pour qu’il rejoigne le groupe ! Bouteloup est désormais affecté aux premiers chasseurs d'Afrique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On croyait Bouteloup perdu à jamais dans le tome précédent, avec son visage défiguré et la perte de celle qu’il aime. Il n’en est rien. La série continue et même si la guerre est proche de s’achever, il y a toujours des endroits où le conflit fait rage. D’ailleurs, Patrice Ordas délocalise son intrigue pour un endroit plus exotique : l’Orient. Bouteloup réunit son équipe pour de nouvelles missions de sauvetage et de soins. Le début est fort : on y voit le capitaine désespéré et sans but, avant qu’il reçoive une nouvelle tâche. Malheureusement, cet évènement est un peu à l’image de tout l’album : les actions passent trop vite et sont rapidement expédiées. De sorte qu’on en oublie la psychologie des personnages et la tension des moments décrits. Bouteloup oublie rapidement son désespoir et tout s’enchaîne de façon mécanique, sans vie ni émotions. Le personnage de Bouteloup lui-même est mal exploité : l’évolution de ce soldat marqué physiquement par la guerre devrait donner lieu à des comportements particuliers. Mais le personnage reste neutre et insipide. Pire : l’auteur décrit le retour des amis de Bouteloup pour ne finalement pas le réutiliser ensuite. La véritable vedette reste bien sûr le capitaine tourmenté... mais les autres ne sont même pas des faire-valoir et n’apportent rien à l’album. Si certaines intrigues sont intéressantes, elles souffrent d’un manque de profondeur et d’intérêt. Heureusement, Alain Mounier est toujours à la hauteur au niveau du dessin : son trait est de plus en plus sûr et détaillé. Les décors et les personnages ont une vie forte et puissante, à l’opposé d’un scénario un peu creux. Le retour de Bouteloup était-il indispensable ? On en doute avec ce tome à oublier…