L'histoire :
Lloyd Singer s’est envolé pour la Russie à la recherche des parents de Zéna Aboukine, la jeune prostituée qu’il protège. Il doit en effet mettre ses parents hors de portée des bourreaux de leur fille. A peine arrivé en Russie, il est aussitôt pris en charge par Ruth et Vladimir Czerni, ses contacts moscovites. Ces derniers l’escortent directement vers l’appartement des Aboukine. Leur porte reste définitivement close. Une junkie leur indique qu’ils ont été emmenés, il y a longtemps par une équipe de mafieux. Lloyd a alors l’idée de prendre contact avec Sergueï, voisin et ami d’enfance de Zéna, qui l’a mise en contact avec ses bourreaux. Il découvre alors dans ce jeune homme le mal absolu. Pendant ce temps aux USA, Ruben, un ami de Lloyd, surveille le club house de la fac. Ce lieu pour étudiants serait la plaque tournante du réseau de proxénétisme impliquant de jeunes filles sans papiers et réduites à l’esclavage. Sans nouvelles de Lloyd, Ruben alerte les autorités qui font une descente dans le club mais n’y découvrent que de jeunes gens s’essayant à diverses pratiques sexuelles. Au même moment, le mari de Zéna frappe à la porte des Singer et récupère ses « biens » : sa femme et sa fille Dolly. La petite, apeurée, appelle au secours Makabi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième épisode riche et palpitant de Lloyd Singer (réédition du Makabi paru chez Dupuis) livre de multiples rebondissements. Les auteurs nous font naviguer dans des univers bien différents, des sordides cités de Moscou, aux repères luxueux des membres de la mafia, des clubs house pour jeunes étudiants où règne la luxure, à la très puritaine little Jérusalem. Tous ces mondes s’entrechoquent par la présence de Zéna, la jeune prostituée. Les personnages de la série sont d’autant plus attachants qu’ils ressemblent au « Monsieur tout le monde » de notre entourage. Ils passeraient inaperçus si un événement ne les avait propulsés vers la gloire. Presque fades dans leur vie quotidienne, ils révèlent ici leur courage. Luc Brunschwig fait montre un véritable talent dans la mise en place du thriller, avec une totale maîtrise des ficelles du genre. Les scènes alternent admirablement les moments d’angoisse et les pauses indispensables au récit, le tout mêlé à un juste tableau de la société juive américaine. Au dessin, Olivier Neuray a une excellente notion du mouvement. Son crayon fait vivre le scénario, sautant avec la même authenticité d’un visage serein à une poursuite effrénée. En somme, une histoire épouvantable servie par un dessin et un scénario remarquables.
