L'histoire :
Alix et Enak remontent le long des côtes du nord de la Gaule, au sein d’un immense convoi de légionnaires romains. Arrivé au fort qui sert de camp de base à Jules César, le général leur explique ses intentions : il a réuni pas moins de 7 légions romaines et fait construire plusieurs centaines de navires dans le but d’envahir l’île de Britannia. Une telle entreprise lui semble nécessaire afin de pacifier totalement le nord de la Gaule. Pour cela, il s’est aussi allié à deux britons. D’une part, Mancios est le prince de Camulodunon (Colchester), héritier d’un trône qui lui a été usurpé par Cassinos, un chef de guerre ambitieux qui ne rêve que d’étendre sa souveraineté à tout Britannia. D’autre part, Viridoros est un marchand, doté de rustres manières, mais aussi extrêmement bien informé. Les jours qui suivent, malgré un abominable climat pluvieux, les troupes de César traversent la Manche et débarquent sur un rivage quasi désert. César est presque étonné de la facilité avec laquelle il se rend maître de ce territoire. Toutefois, une subite maladie de Mancios – qui a été empoisonné par Viridoros – l’incite à changer ses plans. Il envoie Alix et Enak en éclaireurs vers l’Ouest, droit vers les terres de Cassinos…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
48 ans après son compatriote Astérix (…chez les Bretons, en 1966), Alix traverse enfin la Manche. Toujours accompagné de son fidèle Enak, particulièrement transparent dans cette 33ème aventure, le blondinet gallo-romain assiste son pote César sur la voie de l’hégémonie paneuropéenne. Cela dit, qui dit Angleterre dit… météo pourrie. Or non seulement nos romains découvrent un climat fort peu accueillants, mais en prime, ils se retrouvent les jouets d’une fieffée conspiration. Les enjeux et la géopolitique de « clans » ne sont pas simples et il faudra toute la perspicacité d’Alix pour sauver césar d’une fin prématurée. Alix lui-même, qui est d’origine celtes, bien que formaté à la civilisation romaine, ne sait parfois plus trop qui il doit aider. Complots, traîtrises, alliés providentiels et cumulonimbus grisâtres sont donc au menu du scénario conjointement concocté par Mathieu Bréda et Marc Jailloux. Ce dernier se charge en outre du dessin, dans un grand respect du détail et de la veine graphique héritée du maître Jacques Martin. Bien que légèrement suranné et un brun statique, le procédé demeure un art pointu et difficile, pour lequel Jailloux est assurément l’un des meilleurs légataires.