L'histoire :
L’orgueilleuse cité de Sakhara, sur les berges du Nil, a été victime d’une incroyable pluie de météorites. Au milieu des ruines, le prédicateur Qaâ a néanmoins survécu, avec ses hyènes. Il est cependant assommé et jeté au fond d’un temple enterré et entièrement clos, par les partisans d’un mystérieux ennemi. Par un trou du plafond, ces derniers le torturent continuellement et psychologiquement, et ils l’affament. Pendant ce temps, à Rome, Alix et Enak évitent une agression sur la personne de Marc Antoine. Au terme d’une course-poursuite, l’agresseur à la peau burinée et au dos couvert de cicatrices, parvient à s’enfuir. Dans les heures qui suivent, le sénat est mis au courant de cette agression, mais le climat politique est bouillant. On reproche à César d’avoir contribué à l’assassinat de son rival Pompée… et à Cléopâtre de manigancer avec lui. Peu attribuent du crédit à cette supposée agression. Pourtant, à peine Alix, Enak et Marc Antoine sont-ils sortis, que leurs agresseurs tentent à nouveau de les tuer, en vain. Devant leur échec, les agresseurs égyptiens se suicident. L’un d’eux agonise en appelant « Kiya ». Pour comprendre l’objectif et les raisons de leurs actes, Alix et Enak enquêtent auprès des marins égyptiens sur les quais du port d’Ostie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1974, Jacques Martin confrontait Alix et surtout son ami Enak à un complot égyptien contre la Rome de Jules César, en lui faisant croire qu’il était le Prince du Nil. 50 ans après, comme pour célébrer le demi-siècle de cet épisode, les repreneurs « alternants » Valérie Mangin et Chrys Millien proposent une suite directe. On retrouve ici les mêmes personnages : le gourou Qaâ Menkahrâ (également présent dans Ô Alexandrie), le fourbe général Djefer et évidemment les têtes couronnées vachardes : l’intrigante Cléopâtre et son frère aviné Ptolémée XIII. Le complot se poursuit, tout aussi tarabiscoté et extravagant – Le Prince du Nil n’était pas vraiment le meilleur Alix de l’époque (une pluie de météorites pour solutionner le bazar, vraiment !!?). On note le soin de Valérie Mangin de rester dans le ton et les éléments mis en place, avec un effort porté à ne pas surcharger la lecture d’encadrés narratifs interminables – l’une des pattes Martin. Mais il était difficile de transcender une matière première aussi abracadabrante… hormis pour le prétexte du rebond anniversaire, cet épisode ne s’imposait pas. En revanche, à quelques (légères) proportions étranges près, la minutie du dessin de Chrys Millien s’inscrit de mieux en mieux dans la continuité du maître. La reprise des personnages, comme les décors documentés, nous immergent véritablement dans l’ambiance d’Alix. A noter que le prochain épisode d’ores et déjà baptisé Le royaume interdit, à paraître en 2025, sera signé par l’autre équipe de repreneurs, Roger Seiter et Marc Jailloux.