L'histoire :
A l’époque de Jules César, un navire mouille dans la baie d’Ythaque, une île grecque qui aurait été le royaume du célèbre Ulysse selon la mythologie. A son bord, le capitaine Politès et le fourbe Arbacès partent explorer les ruines du palais. Selon un plan qu’Arbacès a en tête, ils dégagent une statue et extraient d’une cavité une jarre contenant une vingtaine de tablettes en argile. Puis, alors que Politès s’interroge sur le sens de ces écrits très anciens, Arbacès le tue en le poignardant dans le dos. Il retourne ensuite sur le rivage pour demande aux marins de venir l’aider à cacher le corps et à transporter les tablettes. Il ignore que le berger Hermion a espionné toute la scène et qu’il est un ancien soldat spartiate au service de la reine Andrea. Hermion s’empare de trois tablettes et se sauve en douce. Il met plusieurs jours à rejoindre le Sud du Péloponèse pour confier ce « trésor » à la sœur d’Andrea, Oratis… qui comprend le sens des écrits et envoie un courrier à Jules César. Pendant ce temps, Alix et Enak s’apprêtent à quitter Alexandrie, pour apporter un message à César de la part de Cléopâtre. Ils emportent avec eux une copie de l’Iliade d’Homère, que leur confie Cristène de la grande bibliothèque de la ville, pour agrémenter leur voyage. A cette époque, César est en conflit avec son rival Pompée et un front s’est ouvert en Thessalie, du côté de Pharsale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture cerne fort bien le cœur du propos de cette 42ème aventure d’Alix. Avec son bandeau rouge de tennisman dans les cheveux, on reconnait évidemment de dos l’ennemi juré du blondinet gallo-romain. Le grec Arbacès est à Alix ce qu’Axel Borg est à Lefranc. Il fomente sans cesse des conjurations hégémoniques et rate ses coups en se sauvant dans des conditions dantesques. Cette fois, il veut s’emparer du bouclier d’Achille, le légendaire guerrier de la guerre de Troie. Car selon la légende, ce précieux artefact permettrait d’unir la Grèce pour qu’elle retrouve son faste d’antan et se libère du joug romain. Cela dit en passant, un bouclier ne servait pas à grand-chose à Achille qui, plongé par sa mère à la naissance dans le Styx, était invulnérable. De bonnes chaussures de sécurité lui auraient été plus utiles, pour protéger son fragile talon. Bref. Le scénariste Roger Seiter réunit dans le même contexte beaucoup (trop ?) de repères, de lieux et de références à la série classique : César, Cléopâtre, Pompée, les spartiates (la sœur d’Andrea du Dernier Spartiate), Arbacès… Des notes en bas de pages renvoient vers tel ou tel album, pour recoudre des morceaux entre eux et former un patchwork légèrement tarabiscoté et une aventure aux rebondissements parfois rocambolesques. Captures, chasse au trésor, passages secrets, batailles, société secrète, messagers croisés très efficaces… Tout cela est toutefois classique des aventures d’Alix. Ce classicisme est évidemment à imputer aussi au dessin de Marc Jailloux, l’un des meilleurs continuateurs de la ligne réaliste de Jacques Martin.
