L'histoire :
Alix et Enak accompagnent César sur les routes d’Hispanie. La conquête de la péninsule se heurte à de fréquentes attaques de tribus ibères, mais surtout aux propres troupes romaines et séparatistes de César : les fils de Pompée, son plus grand ennemi désormais défunt, comptent encore de nombreux partisans qui tentent de rallier les ibères à leur cause. Chemin faisant, en remerciement de leurs bons et loyaux services, César offre à Alix et Enak, une grande et belle ferme confisquée aux ibères. Or les autochtones n’acceptent pas de se voir piller de la sorte. A leur tête, le fier Tarango entend bien faire déguerpir cet usurpateur, qui plus est, proche de César. De nuit, une expédition commando pénètre dans la ferme et capture Alix et Enak. Le glaive sous la gorge, Alix est obligé de divulguer des informations stratégiques sur la conquête en cours. Lui et Enak parviennent néanmoins à prendre la fuite et à rejoindre le camp de César. Alix apprend alors au général sa mésaventure et lui annonce qu’il ne peut accepter ce présent qui appartient avant tout aux ibères. César prend ce refus comme un affront. D’autant plus qu’il comptait sur la présence d’Alix en ces lieux pour protéger un trésor caché sous la villa…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
38 ans après Astérix en Hispanie, voici Alix émergeant en ces mêmes contrées, suivant une problématique anti-romaine relativement proche, quoiqu’infiniment plus solennelle. Le personnage culte d’Alix a suivi bien des affres ces dernières années, suivant l’inspiration de ses divers scénaristes, toujours sous l’égide de Jacques Martin (86 ans). Avouons d’ailleurs que ces dernières aventures ont parfois été décevantes… jusqu’à voir notre héros confronté à des créatures du lagon dignes d’une série Z. Stop ! Ce nouvel opus renoue avec les fondamentaux de la série culte, à savoir une trame historique crédible, didactique et correctement utilisée. Sur un scénario de François Maingoval et Patrick Weber (ce dernier semble se spécialiser dans les aventures historiques), Alix et Enak sont cette fois confrontés à une forme de guerre civile, entre partisans de César et partisans des descendants de Pompée. Certes, les dialogues sont toujours ampoulés, le rythme souffreteux, les rebondissements un peu laborieux, la psychologie des personnages abracadabrante (les rapports de confiance entre César et Alix jouent au yoyo) et les personnages prennent la pose… Mais tous ces travers ne sont que les éléments constitutifs et classiques de la série, et en ce sens, ce 26e opus est très fidèle à sa ligne narrative… et surtout graphique ! Car en effet, le dessin de Christophe Simon est impeccable, finement détaillé, fluide et régulier, digne de la grande époque. Etonnamment, Simon est entouré d’une flopée de coloristes, presque organisés en « studio », mais cela ne se ressent pas visuellement. Il est juste dommage qu’il y ait eu si peu de palais et de monuments à cette époque en Hispanie : les décors historiques, emblématiques à la série, brillent par leur absence…