L'histoire :
Une troupe de romains, parmi lesquels Alix et Enak, traverse l’épaisse forêt d’Armorique, en direction du camp du général Labienus. En effet, dans leur plan d’invasion de l’Angleterre, les romains ne peuvent se permettre d’être menacés par des poches de résistances gauloises subsistantes sur le littoral de leur empire. Or Labienus n’a plus donné signe de vie par pigeon voyageur depuis bien trop longtemps… et les lieux inquiétants laissent envisager le pire. Les nerfs à vif, Enak a sans cesse l’impression de voir bouger les hauts arbres au niveau de leurs frondaisons, même quand il n’y a pas de vent. Les évènements finissent par lui donner raison : profitant de ce que les soldats romains prennent un bain de mer mérité, au terme d’une marche épuisante, des dizaines de guerriers gaulois descendent des arbres et les capturent par surprise. Seul Enak, alors en vigie en haut d’un arbre, échappe à la rafle. Alors qu’il suit les traces de leurs agresseurs, il tombe nez à nez avec un homme, qui se présente comme romain fuyard. Enak se méfie… mais finit par dénicher le camp de Labienus en compagnie de son nouveau compagnon. Pendant ce temps, Alix profite d’un orage et de la peur panique engendré par ce dernier, pour couper ses liens et fausser compagnie aux gaulois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout commence comme dans un Astérix : en Armorique, un village gaulois résiste encore et toujours à l’oppresseur romain, et le camp voisin de ces derniers déprime de subir une guerre d’usure ! On retrouve les épaisses forêts, les sangliers, un druide en robe blanche, un village de huttes peuplé d’irréductibles guerriers… qui ont peur des orages. Si ce n’était la rigidité du dessin et le sérieux de la reconstitution, on se laisserait presque confondre ! Passé ce début singulier, une intrigue réaliste se met en place, avec un Alix qui joue sur l’ambivalence de ses origines (gauloises) et de sa patrie d’adoption (romaine) pour percer le secret de la forteresse de Tarania, à la pointe du raz. Réaliste, certes, à peu près, mais surtout moyennement palpitant faute de rythme et d’incohérences en matière de psychologie des personnages. Alix est en effet tour à tour ennemi des gaulois, puis confident privilégié, puis traitre et re-ennemi… Le final grand-guignolesque n’aide pas beaucoup non plus à s’enthousiasmer pour ces occurrences gauloises. Désormais assuré par Ferry (Ian kalédine), le dessin est toujours classique, détaillé et rigide, parfaitement dans le ton de la série. Assurément plus convaincant que sur certains récents épisodes, l’encrage souffre toutefois à maintes reprises d’une sorte d’« étalement baveux », comme si de gros doigts gras étaient venus saloper le boulot (ça devient flagrant et pathologique à partir de Labienus à la p.14). Problèmes d’impression ?