L'histoire :
Alix a répondu favorablement à l’invitation de sa cousine Tullia à venir passer l’hiver sous le doux climat de Pompéi. La période est plutôt festive : un homme riche nommé Lucius Holconus, se présente pour le poste de duumvir (sorte de maire) ; or pour remporter les suffrages, il offre des jeux du cirque aux citoyens. Les meilleurs gladiateurs de la Rome antique vont ainsi s’affronter devant un public en liesse, durant plusieurs jours. Parmi eux, se trouve Acteus, surnommé « Lame-Serpent », un gladiateur devenu célèbre parce qu’il gagne tous ses combats sans bouclier, mais avec une épée dans chaque main. Dès la première nuit, Alix fait par hasard sa connaissance dans une rue de Pompei : Acteus est attaqué par des brigands et Alix lui vient en aide. Au final, c’est Acteus qui sauve la vie à Alix, et qui repart en ramenant chez Scrofa, son laniste (propriétaire et entraineur du gladiateur), un garde romain blessé. Impressionné par la vivacité et l’abnégation de ce combattant, Alix tente de le racheter auprès de Scrofa… Mais le gladiateur rapporte trop à ce dernier pour être lâché. Alix fait cependant plus ample connaissance avec Actues et apprend de sa bouche les conditions incroyables de son engagement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tandis que les « nouvelles » aventures d’Alix-vieux (dans Alix Senator) se poursuivent sous la férule de Valérie Mangin et de Thierry Demarez, la série « classique » initiée par Jacques Martin perdure, réalisée en alternance par différents auteurs. Ce tome 36 est ainsi scénarisé par Mathieu Breda et dessiné par Marc Jailloux, déjà co-responsables des tomes 33 (en Britannia) et 34 (en Numidie) mais pas 35. Alix reste cette fois en Italie, du côté de Pompéi, un bon siècle avant que cette ville ne soit détruite par le Vésuve. Comme l’évoque clairement le titre, la thématique est celle des gladiateurs. Nous en apprendrons ainsi beaucoup sur ce job insolite et funeste : le vocabulaire, l’organisation interne, les protocoles dans l’arène, l’exaltation qu’il suscitait auprès du public… Durant une première moitié d’album prenante, Alix se noue notamment d’amitié avec un champion, auquel il souhaite venir en aide. Mais l’intrigue verse finalement dans des histoires de vengeances un peu grand-guignolesques, jusqu’à atteindre un degré fantastique de série Z (la colère du lac ??!) qui lui fait perdre toute sa crédibilité. On comprend bien la volonté de loucher vers les épisodes spectaculaires de l’âge d’or de la série et de conclure de manière tragique et métaphorique… mais ce final se montre vraiment artificiel et grotesque. Argh quel dommage ! Car de son côté, une fois encore, Marc Jaillou se montre un fidèle repreneur de la griffe artistique de Jacques Martin, aussi à l’aise pour camper les personnages, que pour mettre en scène les décors variés et détaillés dans lesquels ils évoluent.