L'histoire :
Au beau milieu de la nuit, César quitte Rome pour diriger sa campagne contre l’armée de Pompée le jeune, en Hispanie. Les augures lui sont défavorables, aussi laisse t-il un document d’importance à Sylvia, la vestale supérieure du temple. Le lendemain, Alix et Enak accueillent Thessalus d’Epidaure, au port d’Ostie, et se rendent chez leur ami commun Galva, à sa demande. Une fois chez lui, ils apprennent la raison de cette invitation : Galva marie l’une de ses deux filles, Cécilia. C‘est une surprise : ils ignoraient tous trois que Galva avait des filles… Ils apprennent alors qu’Aurélia, la sœur de la future mariée, est une apprentie vestale. A ce titre, elle doit rester pure et vierge durant 30 ans… ce qui chiffonne quelque peu Alix, tombé sous son charme (et c’est réciproque). Ils découvrent aussi que Galva, ce fidèle général de César, a désormais une propension certaine à boire du vin à longueur de journée… La veille de la noce, tandis qu’Enak réalise un portrait de Cecilia, Alix et Aurélia sont attaqués par de mystérieux agresseurs alors qu’ils se promènent. Alix s’en sort légèrement blessé. Le soir, tandis que la réception donnée par les parents du marié bat son plein, c’est Cécilia qui est assaillie alors qu'elle est seule dans sa chambre. On la retrouve étranglée et éventrée. Horreur ! Affligé, Galva sombre plus encore dans l’alcool. La noce devient funérailles. En préparant le corps, Thessalus, lui, remarque une bague enfoncée au fond de la gorge de la jeune défunte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 29e Alix, le premier depuis la mort de son créateur Jacques Martin, prend la forme d’un polar sous l’antiquité romaine. Signalons avant toute chose que depuis Ô Alexandrie (le dernier 100% signé de la main de Jacques Martin, en 2001), ce 29e épisode est le premier dont le scénario et le dessin sont orchestrés par un seul et même auteur. Marco Venanzi, chantre de la BD historique, signe ici pourtant sa toute première participation à la série. Auparavant, il avait juste dessinés des bribes de Voyages d’Alix et de Jhen. Le résultat montre un grand mieux – une certaine médiocrité planait sur les derniers opus de cette série culte, tantôt côté scénar, tantôt côté dessin – bien que ça ne soit pas encore tout à fait convaincant. Venanzi repose son intrigue sur un fait a priori authentique : le testament de César confié aux vestales de Rome. Ce faisant, il livre sans doute l’épisode le plus riche en enseignements sur la Rome antique et notamment sur le rôle et la loi des vestales. De cet environnement, Venanzi tire des investigations et des rebondissements relativement cohérents, à défaut d’être tout à fait pertinents dans la psychologie des personnages, toujours particulièrement empotés… Notamment, l’ami Galva nous invente subitement une petite famille (il aura fallu attendre 29 tomes pour ça !) et son alcoolisme soudain rend l’atmosphère plus sordide que véritablement tendue. De même, Alix adopte une position gauche et coupable face aux évènements, ce que n’arrange pas son amour contrit pour la vestale Aurélia (tututut, pas touche !). En revanche, le dessin respecte le cahier des charges « estampillé Jacques Martin ». C'est-à-dire un trait précis, fin, élégant, des personnages bien maîtrisés et vraiment ressemblants aux Alix de l’ère Martin… et bien entendu tout est hyper rigide, à tendance ridicule dans les scènes d’action. On n’aurait pas craché non plus sur un chouya plus de décors, de scènes panoramiques sur la Rome antique (le récit fait la part belle aux personnages, la plupart du temps cadrés en gros plans). Des petits ajustements qu’on espère voir réglés par Venanzi… aux commandes de prochaines aventures ?