L'histoire :
En compagnie d'Enak, Alix sillonne l'empire romain afin d'accomplir sa tâche de préfet. Arrivés en Asie Mineure, les deux amis se rendent à la bibliothèque, où ils cherchent à acheter des livres pour garnir la collection personnelle de l'empereur. Alix sent très vite que la ville souffre, plongée dans l'inquiétude. En effet, Pharnace, le roi du Pont, rival de César, menace de récupérer les lieux ; or beaucoup de citoyens critiquent les exactions de leur empereur. Le temple de la Peur fait donc des sacrifices tous les jours. Cependant, les présages sont très mauvais. Aujourd'hui, notamment, le taureau qui a été sacrifié n'avait pas de cœur ! Et dans une demeure riche, se préparent de sombres projets. En effet, un homme envoyé par le roi Pharnace discute avec les conspirateurs. Il s'agit du dangereux Arbacès ! Il est temps pour lui de prendre le contrôle de la vie et de mettre à mal la domination romaine. Partout dans le monde, on gronde contre la terreur installée par Rome. En Egypte, les fils de Pompée mènent un combat sans merci. Des partisans de Pompée sont partout, prêts à en découdre. Les traîtres sont prêts à prendre possession de la ville. Ils ont fait armer des gladiateurs et des esclaves. Arbacès, rassuré, quitte la ville mais croise Alix et Enak en chemin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, Alix a le don d'ubiquité : entre la série mère qui compte 37 albums et les séries parallèles comme Les voyages d'Alix, Alix raconte et le « relaunch » Alix Senator, le célèbre gaulois créé par Jacques Martin est multiple. D'autant qu'un auteur inattendu se lance également dans l'aventure : David B ! Cet opus se situe entre La tiare d'Oribal et L'île maudite, et il n'est pas estampillé sur sa tranche du numéro 37. Ce one shot « à part » imite d'ailleurs le style graphique un peu « maladroit » des débuts de Jacques Martin. Giorgio Albertini joue donc sur un trait faussement hésitant et sur des corps un peu difformes ou géométriques. Pourtant, Alix ne manque pas de charisme. Signe des temps modernes, David B. bouscule l'univers sage et rangé de la série en proposant des véritables révolutions : des statues avec des sexes, des prostituées, du sang et de la crasse. Alix lui-même change quelque peu : on le voit dénudé pendant plusieurs planches et il goûte même au parfum de l'amour ! Pourtant, l'épisode n'est pas racoleur. Le scénariste glisse de nombreuses réalités historiques pour étayer son récit. Savant mélange entre fond historique, mythologies et audaces narratives, l'équilibre est judicieux et re-modernise la série. Les amateurs reconnaîtront aisément quelques clins d'œil à Jacques Martin, notamment à l'album Le tombeau étrusque. Sans compter sur le retour d'un des pires ennemis d'Alix et Enak... Le dessin détaillé et la colorisation sombre rappellent les grandes heures de La tiare d'Oribal. L'album est donc un bel hommage à la série et une aventure trépidante qui respecte bien tous les codes de l'univers de Jacques Martin. Alix jacta est !