L'histoire :
En 1943, le front de l'Est commence à devenir prioritaire pour l'Allemagne. Hitler envoie de plus en plus de troupes pour contrer un ennemi rouge en surnombre, doté d'une armée mieux équipée. Martin a du quitter Paris pour Cologne, en attendant son ordre de mission qui tombe enfin. Pour lui, ce sera l'Ukraine ! En poste à la Kommandantur, Martin mène une vie presque champêtre, entre balade dans la campagne avec ses collègues officiers, soirées au bar... mais aussi les incursions près du front pour constater les dégâts de raids contre les troupes allemandes par les ukrainiens entrés en résistance, alliés pour l'occasion aux partisans russes. La pression des communistes se fait de plus en plus forte. Le pessimisme gagne un peu tout le monde. Martin pense à Katarina, à qui il n'ose même plus écrire, honteux qu'il est de sa soumission à l'ordre barbare imposé par les nazis. Mais dégoûté par ce qu'il constate un peu partout autour de lui, Martin va commencer à se rebeller...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Amours Fragiles poursuit son petit bonhomme de chemin, dans ce qui est en passe de devenir une véritable fresque sur l'époque de la seconde guerre mondiale. A travers ce 6ème tome, Philippe Richelle – au scénario – aborde le sujet de l'armée indigne : la Wehrmacht qui a suivi sans trop rien dire Hitler dans sa guerre raciale finale, avec son lot de méthodes inhumaines. Nous sommes fin 1943, et la guerre fait rage, notamment sur le nouveau front de l'Est contre la Russie, dans le froid glacial de l'hiver. L'armée allemande faiblit contre la multitude des rouges. Notre héros ,Martin Mahner, a été envoyé depuis Paris sur ce nouveau front. Du coup, la romance entre lui et Katarina, qui occupait la première place pendant de nombreux tomes, passe totalement au second plan et n'est qu'évoquée dans cet album. C'est l'occasion pour le scénariste de nuancer le stéréotype d'un peuple entièrement voué à son fürher. On comprend rapidement que, à tous les niveaux, la machine commençait à grincer et beaucoup d'allemands étaient résolument contre les exactions multiples dont se rendaient coupables nazis et SS. L'ambiance hivernale d'une guerre interminable est parfaitement rendue par Jean-Michel Beuriot, au dessin. On reste dans le même style que les albums précédents, malgré les années qui passent : teintes et couleurs grisées qui renforcent la lourdeur de l'époque s'alliant parfaitement avec la galerie de personnages bien abjects mis en scène. Et on se met à espérer, pour Martin et Katarina, que des jours meilleurs arriveront bientôt !