L'histoire :
Willy Bollemans, célèbre auteur de la BD « Terry le Basset », apprend à son fils Rudy les coups de crayon indispensables à la création de son personnage mythique. C’est que Monsieur Bollemans a une idée bien précise de l’avenir qu’il réserve à son fils et à son héros. Rudy intégrera la fameuse école Saint-Luc de Bruxelles qui forme les dessinateurs de BD et Terry survivra alors à son créateur vieillissant. Willy Bollemans est atteint de la tremblante du dessinateur et son médecin lui annonce l’arrêt prochain de sa production graphique. Un, voire peut-être deux albums pourront encore être réalisés, après quoi Rudy devra prendre le flambeau. Mais ce dernier n’est pas prêt, et c’est la mort annoncée de Terry le Basset. Une incroyable pression se pose sur les épaules du jeune héritier. Devant l’insistance paternelle, Rudy doit s’exécuter et prend le chemin de l’école de dessin. Il ne veut pas décevoir les attentes de son père. A l’école, la situation est loin d’être aisée pour le jeune Rudy qui est le moins doué de sa classe et subit donc les railleries de ses camarades. Un soir, à l’approche des fêtes de Noël, le directeur de l’institut contacte les Bollemans. Rudy a disparu depuis trois jours. Aussitôt, Willy demande à Canardo d’enquêter et de retrouver son fils au plus vite.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Magnifique chronique sociale que ce nouveau Canardo qui nous plonge dans les difficiles rapports père-fils. Comment ne pas décevoir ses parents tout en suivant son propre chemin. Le jeune Rudy a du mal à affirmer ses espoirs et ses aspirations face à un père brillant et reconnu et une mère douce et protectrice. Quel jeune homme n’a pas vécu ce type de conflit familial ? Le parcours initiatique de Rudy dont Canardo est le témoin, est très touchant. Benoît Sokal laisse ici les aspects policiers de sa série. L’enquête en soi passe au second plan, au profit d’une touchante histoire qui nous entrouvre également les portes de l’univers des créateurs de BD. Ce microcosme artistique n’échappe pas aux jalousies, aux compétitions, à la pression des éditeurs et aux excès en tous genres pour maintenir l’inspiration. Le papa de Canardo aurait-il des comptes à rendre ? Le dessin reste toujours aussi réussi, nous faisant merveilleusement partager l’univers de ces artistes et l’ambiance des rues de Bruxelles. Un épisode sensible à ne manquer sous aucun prétexte.