L'histoire :
Il est déjà tard et le commissaire Garenni est bien avancé sur le chemin de l'oubli alcoolisé qu'il s'inflige quotidiennement à son poste de pilier de bar. C'est alors que son téléphone portable sonne. Au milieu des vapeurs d'alcool, il comprend avec peine que la banque du crédit bleu est en train d’être braquée. N'écoutant que son courage et son sens du devoir (d'ivrogne), il se précipite en trombe à bord de son véhicule de service, non sans provoquer moult accidents sur son passage. Arrivé sur place, la bataille bat son plein. L'inspecteur Molart a pris les choses en main. Ce dernier voit d'un mauvaise œil l'arrivée de son poivrot de supérieur et lui conseille de rester à l'arrière. Mais Garenni veut participer. Il fait le fond de ses poches mais ne trouve malheureusement pas son flingue. Alors il décide « faire pan-pan » avec sa main. Quelle surprise de voir alors l'inspecteur Molart s'écrouler littéralement d’une balle dans le dos ! Comprenant à peine les conséquences, Garenni s'interroge encore sur ce pouvoir étrange, lorsqu'un collègue amical lui tend le revolver qu'il a soi-disant trouvé au sol. Garenni est heureux... mais il est tombé dans un piège grossier.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur la demande d'une Mne Garenni, réelle détentrice de la culotte et impresario de la carrière de son mari, Canardo aide cette fois un vieux compagnon de route pour tenter de découvrir qui a réellement tué l'inspecteur Molart et pourquoi. Le train-train pour l'inspecteur canard, qui va devoir une fois de plus fréquenter la pègre locale, découvrir un nouveau cocktail au goût unique et fricoter avec la belle et aguicheuse inspecteur Manta. Renouvelant sans cesse ses idées, Benoît Sokal nous entraîne une fois de plus dans un polar passionnant. On savoure chacune des ficelles narratives de l'auteur (enquêteur désabusée, milieux sordides, corruption à tous les étages…), une nouvelle fois parfaitement calibrées pour porter un graphisme dont il n'est plus besoin de faire l'éloge. Si l'impression générale reste bonne, le lecteur se retrouvera malheureusement sur sa fin. Après une quarantaine de pages excellentes, cette enquête menée avec un style inimitable, part in extremis en queue de… canard. Dommage.