L'histoire :
Corto Maltese se trouve à Rhodes, ville dans laquelle il cherche un manuscrit caché par Edward John Trelawnay. Il s’agit des « mémoires » grecs du poète Lord Byron, cachées dans la mosquée Kawakly. Corto sait exactement où se placer afin de trouver l’endroit de la cachette. Il monte sur le dôme de la mosquée au moment où la lune est levée. Pourtant, quelque chose lui échappe : la lune est bien là, mais rien ne se passe. Il se met alors à réfléchir en bon marin qu’il est, afin de comprendre la manière de trouver la cachette. Soudain, il comprend que la lune de la cachette n’est pas l’astre lunaire mais le croissant qui se trouve sur le dôme de la mosquée. Il dévisse alors le symbole et trouve à l’intérieur le fameux manuscrit. Au même moment, des soldats italiens l’aperçoivent. Il parvient à s’échapper et fait la rencontre de soldats turcs qui le conduisent à leur chef. Celui-ci le reconnait et lui demande ce qu’il fabrique, car cela fait une heure qu’ils l’attendent. Corto ne comprend pas, car le chef l’appelle Chevket…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hugo Pratt nous emmène cette fois au cœur des Balkans. En effet, toujours en quête d’un trésor, son héros se rend à Rhodes afin de trouver un manuscrit. S’ensuit alors un cheminement lié au hasard de rencontres fortuites et de pérégrinations hasardeuses, qui conduit Corto Maltese à mener bon gré mal gré sa recherche jusqu’à Samarkand. Pratt ajoute du piment dans son récit en introduisant un personnage paradoxal : le double de Corto. Un double parfois utile, parfois gênant, qui joue un rôle clé dans cette aventure orientale. Corto retrouve évidement son compagnon de route, Raspoutine, avec lequel il partage de nombreuses quêtes au trésor. Il ne faut pas oublier que Pratt construit son récit sur cette recherche de trésor caché, comme il le fait dans la plupart des aventures de Corto Maltese. Il laisse souvent le destin agir sur la vie des personnages. A cette époque (1986), son dessin est au sommet de son art : un noir et blanc ultra maîtrisé, qui donne au récit une dimension encore plus forte. Les cases sont parfaitement calibrées sur chaque planche, les mises en scènes sont aussi orchestrées de belle manière. Cette aventure de 143 pages se lit d’une traite, on reste accroché au récit de bout en bout.
