L'histoire :
Accompagné de l’abbé Blanchet, Jhen gagne le pays de Valais sur la commande expresse du connétable Gilles de Rais. Le Maréchal de France a été informé par un notable, que de nombreux événements étranges sont advenus dans la région de Sion. Ces faits mystérieux ont d’ailleurs conduit plusieurs villageois au bûcher. La rumeur prétend que nombre d’hommes et de femmes se réunissent secrètement pour pactiser avec l’ange déchu. Ils persécutent alors, à la nuit tombée, les bons chrétiens et s’accaparent leurs richesses. Ces sorciers posséderaient d’immenses pouvoirs pour parvenir à leur fin. Et c’est bien là ce qui attise la convoitise de Gilles de Rais : menacé par sa famille de mise sous tutelle de ses biens, toute forme de magie serait salvatrice… Lors de son enquête, dans une ferme voisine de la ville de Sion, Jhen tombe sous le charme de la belle Anthonia. La jeune femme est orpheline, son père fait partie de ceux qui ont péri par le feu. Malheureusement, bientôt, la Sainte Inquisition, incarnée par le zélé Ulric de Torrente, intervient. Rapidement, elle met aux fers toutes celles et ceux qu’elle soupçonne de sorcellerie. Anthonia fait partie de ces accusés. Reste alors pour Jhen et ses amis à trouver comment faire pour lui éviter de partir en fumée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Sorcières marquent le retour de notre sympathique architecte médiéval qui après huit années de congés s’était un peu fait oublier. Pas question pour autant de l’abandonner dans l’une des geôles des nombreuses forteresses qu’il a visitées pendant plus de 20 ans : le succès passé de la série mérite de l’en faire sortir en ces temps de forte concurrence. Contraint depuis quelques années de s’éloigner de sa planche à dessin, Jacques Martin (ses enfants et son éditeur) a confié ses pinceaux à Thierry Cayman. Premier bémol : loin de nous régaler comme jadis le fit son maître, son dessin statique, rigide, est des plus mal approprié. La charte graphique imposée par le père de la série l’a peut être ankylosé. Ajoutons que la mise en couleurs n’avantage pas toujours son ouvrage et seule la qualité du travail des décors réussit à relever le niveau. Le scénario de cette nouvelle aventure est le second « couac » du retour de notre ami. S’il reste des plus fidèles à la trame classique de la série en apportant son lot d’informations historiques et matière à intrigue, à rebondissements, le découpage est lui complètement raté. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Hugues Payen (pseudo à visée marketing, rappelant le patronyme du premier Grand Maitre des Templiers) n’a pas choisi la simplicité. Il découd son récit sans raison, le rend même parfois incohérent, pour un final rapide qui n’a pas dû le torturer. Bref, on est déçu car on sent que les repreneurs ont un peu gâché le potentiel, a priori fort, de cet opus. Il y avait pourtant « matière à » ! Il s’agissait certainement d’un échauffement tout en douceur, pour un héros rouillé par l’inactivité. Attention, Jhen ! Pour les deux suivants, Jean Pleyers reprend les rênes…