L'histoire :
A l’invitation de son confrère américain Michaël Robinson, le journaliste Guy Lefranc assiste à une cérémonie de l’Academy Awards, qui remet les prix aux meilleurs acteurs de l’année à Hollywood. Gary Cooper est en train de décacheter l’enveloppe du meilleur film, lorsque deux individus montent sur scène pour prôner la bonne parole divine. Rapidement maîtrisés par le service de sécurité, ils laissent derrière eux des tracts de « L’Eglise du Pardon et de la Foi », une secte d’illuminés que Lefranc devine dangereuse. Le soir même, Lefranc est agressé dans sa chambre d’hôtel, par un mystérieux individu qui s’enfuit. Le lendemain, il sauve la vie du célèbre acteur Mark Stevens, en plein tournage : une partie du décor s’effondre juste à côté de lui. L’acte est signé par l’emblème de la secte. Puis c’est au tour de l’acteur Andrew Baxter d’être agressé chez lui, avec toujours un tract de la secte. Lefranc décide donc d’aller discuter un peu avec le révérend Blackstone en son Eglise. Plutôt affable, celui-ci lui explique qu’il désire que « Holywood » (avec un seul L) redevienne un « bois sacré » et soit lavé de la dépravation du show-business…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidemment, la qualité scénaristique des Lefranc va vraiment en dents de scie. L’explication de cette inconstance provient assurément de l’alternance des équipes d’auteurs qui ont désormais la charge de cette série culte. Dernièrement, Michel Jacquemart avait su redonner quelques lettres de noblesse aux intrigues (grâce notamment au tome 17, Le maître de l’atome)… Hélas, il est cette fois absent du générique, remplacé par Patrick Delperdange, qui lui, n’avait précédemment guère brillé. Sans être aussi imbuvable que la Momie bleue (le tome 18, catastrophique), c’est en effet une nouvelle aventure peu inspirée, très bavarde, pénible dans son rythme, qui est infligée. En gros, une secte d’illuminés projette de laver la dépravation hollywoodienne par un déluge, au sens propre : ils veulent faire sauter un barrage situé en amont. Evidemment, Lefranc va empêcher l’exécution de ce plan aussi rudimentaire que machiavélique… et on se demande bien comment il y parvient, tant son enquête est ampoulée par des dialogues pesants, des digressions superfétatoires, des circonvolutions regrettables. Les indécrottables collectionneurs se raccrocheront donc aux dessins du duo Erwin Drèze et André Taymans, qui collent plutôt pas mal à la « charte graphique » de la ligne claire insufflée dans les années 50 par feu Jacques Martin. Pour le plaisir des lecteurs et amateurs de Lefranc, le comité éditorial qui « gère » désormais l’œuvre du maître, ferait bien de monter de plusieurs crans le niveau d’exigence sur cette série culte !