L'histoire :
C’est l’effervescence à l’agence Fiat Lux : le détective Nestor Burma et Hélène, sa secrétaire, sont en train de danser et de boire à la santé de leur billet de loterie gagnant. La fête est néanmoins interrompue par l’arrivée d’un nouveau client. Malgré leur victoire à la loterie, Burma reçoit le client dans ses bureaux. Omer Goldy, diamantaire de la rue la Fayette, souhaite que Nestor Burma se renseigne sur un restaurateur chinois du nom de Tchang-Pou et plus particulièrement sur ses éventuelles relations avec des russes. Persuadé que cela a un rapport avec le métier de son client, le détective souhaite en savoir plus. Mais tout ce que Goldy avoue, c’est qu’il vient pour le fils d’un ami pris dans une sale histoire à cause d’une fille et en lien avec le chinois. Burma accepte de mener l’enquête, mais à la seule condition d’être payé 200 000 francs. Le diamantaire accepte sans discuter et donne immédiatement 80 000 francs d’acompte en liquide. Le soir même, Burma se rend avec Hélène au restaurant de Tchang-Pou, « la concession internationale ». Sur le chemin il se confie à sa secrétaire. Il est persuadé que contrairement à ce que le client a déclaré, cette affaire a bien un lien avec des diamants, étant donné la facilité avec laquelle il a accepté la forte somme demandée pour enquêter. Après avoir dîné copieusement avec Hélène, le détective fait mine d’aller aux toilettes et monte discrètement dans les appartements de Tchang-Pou…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les trois albums d’Emmanuel Moynot, c’est au tour de Nicolas Barral (Mon pépé est un fantôme, Les aventures de Philip et Francis…) de reprendre les adaptations de Nestor Burma, selon la ligne graphique codifiée par Jacques Tardi. Certains connaissent peut-être mieux le personnage grâce à la série TV (avec Guy Marchand), ou directement les romans originaux de Léo Malet. Cette 8ème aventure est donc l’occasion de (re)découvrir cette œuvre policière originale. Première bonne nouvelle : Barral revient au noir et blanc chère à Tardi et restituant mieux l’ambiance des années 50 dont sont issues les aventures du héros. Coté dessin, un très bel hommage est rendu à l’univers. On pourrait se croire devant du Tardi ou du moins, devant les planches d'un de ses proches collaborateurs. Côté scénario, cette enquête est également un petit bonheur. Démarrant comme une affaire à l’apparence simple et facile à régler, l’enquête se complexifie au fil des pages. Chaque indice ou début de piste ouvre de nouveaux tiroirs et rend le tout encore plus mystérieux. On se laisse véritablement immerger dans cette histoire de 80 pages, d’autant que le duo de protagonistes principaux est également attachant. D'un côté, Burma joue bien sûr les Sherlock Holmes bas de gamme en début d’album où il accepte l’enquête comme simple défi sportif, en pleine euphorie de victoire au loto. Mais également Hélène, la secrétaire, a un rôle important et essentielle dans cette aventure, pourvue d'une personnalité assez drôle, n’hésitant pas à taper dans le portefeuille de son patron pour se faire une bonne bouffe ou renouveler sa garde-robe, joignant l’utile à l’agréable. Bref, cette 8ème aventure est une vraie réussite et donne véritablement envie de (re)lire les 7 précédentes ou les romans de Leo Malet. Imprégnez-vous de cette enquête prenant pour cadre le 9ème arrondissement de Paris...