L'histoire :
11 septembre 1946, Nestor Burma quitte la vie décidemment trop paisible de Paris pour le tumulte de Cannes. Sorti de la gare, il assiste déjà à une fusillade perpétrée par les voyous du coin, la bande de Chichi-Fregi. Il retrouve finalement le confort paisible de l’hôtel du cirque, tenu par Henri Leclercq, ancien de l’agence Fiat Lux. Il retrouve aussi Milandre à une terrasse, autre ancien de son agence, vivant maintenant sur un héritage réputé conséquent. Il recroisera aussi Pt’ti Fred, sorti sous peu de plusieurs années de bagne. Il faut croire que Fiat Lux mène à tout ! Mais Nestor Burma, le fameux détective, n’est pas là pour les vacances. Après avoir reçu une lettre angoissée du comte Pierre de Fabrègues, il rejoint le domicile de l’aristocrate pour remplir sa mission : le protéger. Il découvre alors le suicide de son client. Sur place, il rencontre le commissaire du coin, Pelligrini. Burma apprend alors que son client utilisait des faux billets au casino. Un coup de sang bleu ? Dans tous les cas, avant le probable suicide, l’aristocrate a envoyé trois lettres qui permettront, peut-être, d’éclairer l’affaire. Il n’en faut pas plus pour relancer Burma dans une nouvelle enquête, périlleuse et complexe. L’aide de sa secrétaire de Paris, Hélène, ne sera pas de trop !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cet album, Emmanuel Moynot reprend pour la cinquième fois la série initiée par Tardi, d’après les œuvres de Léo Malet. Il quitte donc Paris et la seconde guerre mondiale. On retrouve encore une enquête complexe et riche en informations et rebondissements. On aime retrouver le ton bourru et caustique du héros. Fidèle en son genre, il repart en enquête après ce suicide des plus étranges, mêlant faux billets et histoire de cœur (celle du comte !). S’il est compliqué de faire parler les morts, Nestor Burma rencontre un entourage large de la victime (enfin du mort…), complexifiant l’intrigue (trop ?) et ce, parfois au dépend du lecteur – par la multitude des personnages impliqués potentiellement dans l’affaire, notamment sur la fin. On a donc l’impression que l’enquête multiplie les pistes : du gang de Cannes aux faux monnayeurs, des liens d’amour passionnels à des histoires d’héritage (en même temps, laissons Nestor mener l’enquête). Chacune acquiert progressivement sa pertinence. Le dessin, parfois trop esquissé, et les couleurs, retranscrivent bien la chaleur de la ville et ses bas-fonds. Dans tous les cas, Nestor Burma garde son originalité et ses enquêtes leur intérêt. On attend ainsi, tout au long de l’album, la clef de l’intrigue avec impatience…