L'histoire :
Après avoir été acheter du tabac au noir au café du pingouin, Nestor Burma décide de flâner dans Paris avant de rentrer à l’agence « Fiat lux ». Dans la rue Desnouettes, le détective privé repère un livre qui l’intéresse particulièrement en vitrine d’une librairie. Mais cette dernière est encore fermée. Alors qu’il patiente, il voit une jolie rousse s’enfuir précipitamment de l’habitation d’à-côté. Intrigué et n’ayant rien de mieux à faire, il décide de la suivre, mais ils sont tous deux rapidement arrêtés par un policier qui leur ordonne d’entrer dans l’abri le plus proche à cause d’un bombardement imminent. Une fois la menace passée, Burma reprend sa filature. Il est alors rapidement repéré et semé dans les rames du métro par la jeune femme. Vexé, il décide de retourner sur le lieu de leur rencontre afin de mener l’enquête. Sur place, il tombe nez à nez avec une vieille connaissance, l’inspecteur Faroux. Son ami lui demande de le rejoindre immédiatement au deuxième étage où un corps vient d’être découvert. La victime est un comédien du nom de Briancourt revenu quatre jours plus tôt du stalag. Interrogé par Faroux quant à sa présence sur les lieux d’un meurtre, le détective privé omet intentionnellement l’histoire de la rousse et se contente d’expliquer qu’il venait acheter un livre rare dans la librairie d’à-côté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux excellents tomes signés Nicolas Barral, Emmanuel Moynot est de nouveau à la barre pour cette 10ème adaptation de l’œuvre de Léo Malet. Pour cette nouvelle enquête, Moynot adapte la seconde aventure de l’univers littéraire (vous suivez ?), alors que Paris est occupé. On retrouve donc un Nestor Burma à ses débuts, face à plusieurs problématiques : une mystérieuse inconnue, la disparition de lingots d’or, des règlements de compte, une enquête de la police sur lui-même ou encore des individus qui tentent de lui mettre des bâtons dans les roues. Le récit est logiquement aussi dense que rythmé et... nébuleux. A vrai dire, parfois, on s’y perd. Or ce sentiment est voulu et finit par s’éclaircir lors de la conclusion ! Sur le plan du scénario, on a donc le droit à une intrigue policière de haute volée, qui ravira les amateurs du genre. C’est côté dessin que ce 10ème album pêche. En effet, si Moynot reste dans la lignée de l’univers graphique mis en place par Jacques Tardi, son trait statique et les faciès des personnages ayant tendance à changer de forme d’une case à l’autre, ont vite fait de nous faire regretter le travail plus moderne de Barral. Rien de vraiment rédhibitoire, cependant, même si ça manque de puissance graphique pour porter le tout…
