L'histoire :
Dallas, 22 novembre 1963. Lors du passage de sa limousine dans une rue de la capitale texane, John Fitzgerald Kennedy est assassiné de 3 balles. Dans son dernier souffle de vie, il se souvient de quelques moments de sa vie. Notamment de la mort de son frère Joe, dans l’explosion de son avion en août 44. Alors que lui-même se remet d’une blessure de guerre, son père l’incite fermement à poser sa candidature au congrès, par devoir. JFK s’installe à Boston, dans un quartier miteux, pour à la fois mieux comprendre et être plus proche de son électorat. Issus de la « vieille école politique », ses parents ne comprennent pas trop la méthode. Mais à terme elle portera ses fruits, car il sera élu Président des Etats-Unis en 1960, après une campagne marathon dont le point culminant prendra date lors d’un mythique débat télévisé avec son adversaire Richard Nixon. Entre temps, JFK a rencontré sa femme, la française Jacqueline Bouvier, qu’il délaisse rapidement pour multiplier les frasques extra-conjugales. Encouragé à faire preuve d’une certaine distanciation familiale par son père, il ne s’inquiète de la fausse-couche de Jackie que parce que l’indifférence risque de lui coûter en bulletins de vote…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le Che’, et avant Marylin Monroe, la collection Rebelles orchestrée par Jean-François et Maryse Charles nous propose quelques lumières sur le destin exceptionnel de JFK. Etant donné le mystère qui plane encore aujourd’hui sur son assassinat, il parait difficile d’être exhaustif sur le sujet. On aurait effectivement aimé que le couple de scénaristes creuse les liens qui unissaient la famille Kennedy à la mafia, largement responsable de l’élection de JFK à la tête de la première puissance mondiale… et sans doute aussi de sa liquidation. On compense alors en se remémorant les points clés de sa vie, contenus dans la plupart des livres d’Histoire : ses frasques extra-conjugales, son image de jeune winner, le débat télévisé avec Nixon, son élection, l’affaire de la Baie des cochons à deux doigts de la 3e guerre mondiale, le Happy Birthday Mister President de Marylin, le fameux discours de Berlin Ouest (Ich bin ein Berliner !)… La réelle plus-value de cette biographie se situe sur quelques aspects d’ordre intime, notamment la mentalité coureur de jupons du père qui déteint sur le fils. En ce sens, l’album répond au concept initial de la collection, qui se réclame de dépasser la simple biographie pour livrer un éclairage engagé. La colorisation de Benoît Bekaert a beau conférer une ambiance rétro idoine au récit, le graphisme de Thierry Bouüarts est parfois un peu confus… Sur des planches plus mouchetées que jamais (c’est sa signature), on a régulièrement du mal à différencier JFK d’une case à l’autre. Ajoutez à cela que sa famille l’appelait Jack (la chronologie listée des évènements, à la fin de l’album, le confirme) et l’on comprendra que certains éprouvent quelques difficultés à suivre le résultat…