L'histoire de la série :
Albertus M’Natogo, alias Al’Togo, est un jeune flic noir au passé tragique. Parisien d’origine, il travaille désormais au siège de l’Europolice, un organisme de lutte contre la criminalité transfrontalière européenne, au sein de l’unité opérationnelle n°6, à Bruxelles.
L'histoire :
Un soir, rendez-vous est donné à un jeune homme noir, dans un quartier un peu glauque de Bruxelles. Avec maintes précautions de ne pas être suivie, un homme l’emmène en berline jusqu’à une miteuse chambre d’hôtel où l’attend une journaliste, Alyssa Sierra. Celle-ci accueille celui se présente comme étant Albertus M’Natogo, le frère jumeaux de Cissié, un policier de l’Europolice récemment abattu dans le hall d’un immeuble. Il lui ressemble effectivement, bien qu’il montre nettement moins d’empathie. Sur le petit écran mural, la journaliste lui montre le reportage vidéo qu’elle vient de monter, attendant de son hôte qu’il comble les zones d’ombres. Le film commence par une reconstitution du meurtre de celui que ses collègues appelaient, à tord, Al’Togo, et dont l’engagement et l’identité demeurent un mystère : son vrai nom était bien Cissié et il n’avait absolument aucune formation de policier. Le reportage recueille ensuite les témoignages de ses collègues et leurs impressions sur cette drôle de recrue. Puis la journaliste enchaine à l’écran sur les faits réels et sa toute première intervention, à la gare du midi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jusqu’alors, la série offrait à suivre des enquêtes relativement indépendantes, au croisement du thriller d’action et du polar. Ce 5e et dernier volet remet tout en question, comblant les zones d’ombre d’un fil rouge jusqu’alors pas mal dissimulé : qui est véritablement Al’Togo ? Le tome 4 nous avait abandonné face à un cliffhanger cruel : notre héros s’effondrant dans une marre de sang, blessé à mort. Le scénariste Jean-David Morvan repart et assume ce constat, prenant le contrepied des standards (qui auraient voulu que le héros s’en sorte, nom d’une pipe en bois !). Les premières planches annoncent d’emblée un dénouement franchement imprévisible, se payant le luxe de revisiter complètement les précédents tomes. Ce catalogue complet des aventures d’Al’Togo, tout en voix off (sous couvert de reportage), peut certes paraître un peu fastidieux, mais c’est le prix à payer de l’originalité et de la modernité. Il est d’ailleurs vivement conseillé de relire la série entière pour bien maîtriser les tenants et aboutissements de ce final assez séduisant. Pris à la gorge, le lecteur restera en haleine jusqu’à la dernière case de la dernière planche, on ne peut plus… habile (suspens, suspens !). Evidemment, le dessin réaliste impeccable de Sylvain Savoia est une nouvelle fois un compagnon de choix pour cette ultime aventure. Espérons que ce vieux tandem d’auteurs (Morvan et Savoïa étaient déjà potes en classe de seconde !) réitèrera sa collaboration à l’avenir…
