L'histoire :
Maria a grandi, tout en beauté et en haine. Désormais, entre elle et Ferrango , les choses sont différentes : le maître est devenu l’esclave et l’esclave est devenue maîtresse dans l’art de la domination, assouvissant au passage une vengeance pour le moins calculée et implacable. Mais les arcanes du destin sont pour le moins étranges. Maria découvre l’amour dans les bras de celui qu’elle pensait devoir haïr à jamais. Dans le même temps, Emilio a cultivé son androgynie sous la bienveillance de Flyn et dans la confusion des sens. Emilio deviendra finalement l’amant de son protecteur… Tout ce petit monde pourrait vivre paisiblement dans la vengeance ou l’ambigüité, si un certain Morkan surgissant du passé de Flyn ne venait le défier à nouveau. Et pendant de Maria orchestre sa vengeance, Flyn meurt au cours d’un dernier duel… L’avenir est désormais incertain pour Emilio, tout comme il pourrait se compliquer pour Maria et Raffy. Qu’adviendra t-il d’eux le jour où Blackdog reviendra ? Quel sera, dès lors, le rôle exact de Madame le gouverneur ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est des auteurs qui bénéficient pour leur premier album d’un contexte favorable… Jeremy est de ceux-ci, puisque Jean Dufaux a pris en main l’écriture du scénario de Barracuda. L’expérience partagée sur Murena et La complainte des Landes Perdues a certainement permis au scénariste belge de prendre la mesure du potentiel de son jeune protégé en tant que dessinateur… Avec un premier album réussi, ce dernier était (très) attendu sur ce deuxième opus… et on peut dire que l’essai est transformé. Au gré des 54 planches, Jeremy maîtrise parfaitement son dessin et ses cadrages. Son graphisme réaliste, au trait fin et précis, est emprunt d’une belle élégance qui manque encore toutefois de la fluidité que seule l’expérience lui accordera. Côté scénario, le choix de Jean Dufaux de raconter une histoire de pirates en huis-clos, sur une île de surcroit, est pour le moins inattendu et n’est pas exempt de risques. Mais l’expérience est là et l’art du maître lui permet d’éviter les écueils sur lesquels d’autres se seraient échoués. Ainsi Dufaux sait entrecroiser la destinée de ces jeunes protagonistes, louvoyer sur l’ambigüité des sentiments (et des genres…) ou pimenter l’ensemble avec des considérations historiques et politiques quelques peu visionnaires. Quoiqu’il en soit, si les ressorts de l’intrigue restent sur le fond très classiques, la manière de les traiter sort des sentiers battus. Cicatrices est un bel et bon album d’Aventure qui devrait pouvoir dépasser le cadre du simple triptyque.
