L'histoire :
En mai 2000, tout le gratin boursier est réuni à Paris pour le gala du millénaire de la finance. Soudain, on annonce l’arrivée de Christopher Dantès, un nom célèbre pour avoir amassé une fortune incroyable en peu de temps, mais un visage encore énigmatique. Lui, se réjouit de croiser tous les protagonistes d’un désastre personnel passé, dont il compte apparemment se venger. 12 ans plus tôt, Alexandre, un jeune courtier, est appelé dans le bureau du directeur de sa banque, la BCGI. Ce dernier lui propose une place en or : la gestion exclusive du Matif (le tout jeune Marché à Terme International de France) pour le compte de son établissement. Fou de joie, Alexandre a le privilège de pouvoir embaucher un de ses amis, Thierry Minez, pour le seconder. En revanche, son supérieur hiérarchique, Patrick Sancier, reste pour le moins dubitatif sur cette subite promotion. Dans les semaines qui suivent, Alexandre se donne à fond et tout semble lui réussir. Son boulot le passionne, les résultats suivent et il conquiert le cœur de la femme de sa vie, Marion. Toutefois, cette réussite produit des effets surprenants sur son acolyte Thierry : ce dernier sort tous les soirs, se met au tabac, à l’alcool et à la coke… Alexandre s’en accommode tant bien que mal, d’autant plus que Thierry est toujours là pour l’aider quand une transaction tourne au vinaigre. Un jour, son boss lui impose de faire une entorse à la déontologie pour privilégier les ordres boursiers d’un nouveau client, Michel Bonnefond…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le nom de cette nouvelle série est un indice ostentatoire : Dantès est librement inspiré du Conte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, ici adapté à la sphère boursière. Plébiscité par le quotidien Les échos (après IR$), ce nouveau thriller financier débute de manière fort engageante. Ce premier épisode, sur 7 prévus, a le mérite de présenter la majorité des protagonistes et de poser la problématique initiale, celle qui débouchera sur la fameuse vengeance (cf. le roman). Le prologue et l’épilogue mis à part (4 planches au total), l’intrigue n’est qu’un long flashback présentant des évènements s’étant produits en 1988. Si le monde boursier a toujours constitué une nébuleuse absconse pour vous, rassurez-vous : les scénaristes parviennent avec brio à composer une trame fluide et compréhensible par tout un chacun. Ce qui parait finalement logique, quand on sait que le coscénariste ayant concocté ce thriller aux côtés de Pierre Boisserie, est Philippe Guillaume, directeur du service financier des Echos… Or, en marge d’être didactique, le récit ménage aussi savamment le suspens : la tension monte progressivement et on sent le piège machiavélique se refermer sur notre jeune trader. Enfin, Eric Juszezak met le tout en relief à l’aide d’un style réaliste certes un peu impersonnel, mais parfaitement adapté à ce type d’intrigue. Une série prometteuse est née, qui comblera pleinement les amateurs…
