L'histoire :
Nous sommes le 20 juin au soir. A un concert, Pétra fait la rencontre d’un beau jeune homme qui a visiblement ses entrées dans l’industrie du disque. Son sang ne fait qu’un tour : il faut absolument que son groupe joue pour la fête de la musique… le lendemain soir ! Elle appelle son cousin Youri, pour le convaincre de la laisser répéter dans la cave du Stéréo Club et parvient à réunir en un temps record le minimum de musicos, que des filles, pour former un groupe. Ne manque plus qu’à trouver un nom accrocheur… Ce même jour, elle démissionne en fanfare de son taf pourri et mal payé. Ce même jour, Youri tombe amoureux de sa prof de chinois et dans la foulée fait connaissance de la famille de cette dernière. Une plongée violente dans une culture à des lieux de sa vie citadine de Paname. Ce même jour, Jacky, propriétaire de la boutique « Stéréo Club », cède aux propositions de rachat qui lui sont faites. Il est plus que jamais convaincu par la mort du disque vinyle, dans ce monde où l’on ne parle que de téléchargement. Ce même jour, les rues de Paris vont se noircir d’une populace plus ou moins mélomane, aux relents éthyliques… un « truc de maso » !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Passage obligé pour cette série qui a pour titre le nom d’un magasin de disques : la fameuse fête de la musique, le jour de l’été (dépoussiérez vos amplis : ça arrive à grands pas !). Les auteurs – et la préface de Jacky Berroyer – nous le rappelle(nt) au vol : en France, un jeune sur deux joue d’un instrument. Comme à chaque épisode de la série, la grande force des auteurs est de trouver l’approche qui colle à la perfection à l’ambiance. Ceux qui ont déjà vécu une fête de la musique à Paris peuvent en témoigner : c’est très exactement un « truc de maso, marchage sur les pieds, larsen, types qui jouent comme des cochons, merguez dégueu hors de prix, viande saoule qui se bastonne, et la pluie fidèle amie du 21 juin » ! Les autres s’agaceront peut-être de ce que cette série (ne) fasse (que) la part belle à la vie parisienne urbano-branchouille, avec ses aspects futiles et arrogants. En attendant, cette émulation-là est d’un réalisme narratif saisissant. Une occasion unique pour Hervé Bourhis de livrer un récit à la sauce « chorale », dans lequel les protagonistes vivent leur petit bout de vie et interfèrent les uns avec les autres. De son côté, le dessin de Rudy Spiessert reste fidèle à sa ligne moderne et humoristique, très stylisée et très lisible à la fois. On retrouve le Paul du tome 1 (le cercle des amis du jazz et du vin), le Didier du tome 2 (toujours aussi nul), mais aussi Youri, Mstislav (Machin) et Jacky qui ferme définitivement sa boutique. Oui mais alors ? Sans Stéréo club, peut-il continuer à y avoir Stéréo club ? La suite nous l’apprendra…