L'histoire :
Un avion décolle du grand nord canadien, avec à son bord des négociants diamantaires et une précieuse mallette de gemmes issues de la mine locale du Directeur Général de Boers… Après une heure de vol, et tandis que se profilent des conditions météos difficiles, un des passagers profite de la sieste commune pour extraire de son sac un masque à gaz et une fiole d’un gaz toxique. Pilote et passagers succombent aussitôt. L’homme se rue sur le manche à balais, espérant pouvoir rejoindre un point de ralliement convenu avec ses complices…. Mais en raison de la tempête, il parvient tout juste à faire se crasher l’appareil sans trop de dégâts. Il l’ignore, mais un enfant a survécu au gaz mortel : en raison de son asthme, il avait placé sur son visage un ventilateur. Quelques mois plus tard, de Boers envoie ses deux agents d’action, Uma et Jaï, des anciens du Mossad (services secrets israéliens), dans les monts Otish. Leur objectif est d’établir un protocole d’exploitation viable sur du long terme, avec l’une des 3 tribus indiennes locales qui revendiquent chacune leur droit sur le territoire. Uma et Jaï se heurtent alors à de virulentes revendications autochtones. Ils sont également interpelés par la présence dans la région d’un enfant sauvage visiblement protégé par des loups : serait-ce un rescapé du crash ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme son nom ne l’indique pas, Les éternels n’est pas une série mettant en scène des super-héros immortels. Ici, ce sont les diamants qui sont éternels (comme l’évoque James Bond) et c’est le nom des agents secrets qui œuvrent pour leur protection, au sein d’un contexte contemporain tout à fait réaliste. Ce nouveau cycle (en diptyque) se situe un peu en marge des négociations habituelles des précieuses pierres. Le duo de héros, Uma et Jaï, doit en effet retrouver le fiston d’un géologue dans les neiges du grand nord canadien, suite au crash d’un avion. La thématique diamantaire se décline donc au Canada, ce qui permet au formidable dialoguiste qu’est Yann de s’amuser avec le vocabulaire folklorique et moult expressions locales truculentes (ah, les gosses…). En embrassant une intrigue plus proche du récit d’aventure traditionnel, la série y gagne nettement en limpidité. En effet, les arcanes du milieu diamantaire et les tracas familiaux peinaient jusqu’à présent à être tout à fait explicites. Le dessin de Félix Meynet, impeccable dans son registre semi-réaliste dynamique, demeure très agréable, surtout s’agissant des courbes de la silhouette d’Uma, qui peux postuler au rang des héroïnes les plus sexy du 9e art. D’ailleurs, l’artiste creuse volontiers ce filon, en offrant au terme de ce 5e opus un poster dépliant d’Uma, posant au milieu des diamants dans le plus simple appareil…