L'histoire :
Jonas Crow est croque-mort itinérant et recherché pour plusieurs meurtres qu’il aurait commis alors qu’il s’appelait encore Harry Strikland à la fin de la Guerre de Sécession. Depuis cette période trouble, il erre de ville en ville en solitude avec pour seul compagnon un vautour, Jed. Lorsqu’une diligence se fait sauvagement attaquer par des Apaches de Salvage, ceux-ci se montrent sans pitié et extermine tous les hommes blancs qui ont osé s’aventurer sur leurs terres. Pourtant, parmi les agresseurs indiens, se trouve un indien blanc... Autrefois appelé Caleb, le jeune homme a été kidnappé par les amérindiens qui en ont fait l’un de leurs meilleurs guerriers. C’était une façon de punir sa mère, Joséphine Barclay, propriétaire de l’entreprise du même nom, pour avoir voulu faire passer le chemin de fer sur les terres apaches. Apprenant que l’Indien blanc aurait été tué au cours de l’assaut de la diligence, Madame Barclay désire récupérer le corps de son défunt fils et charge le shérif Sid Beauchamp de trouver la personne qui accomplira cette périlleuse mission...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le croque-mort est de retour ! Après la fin de L’Ombre d’Hypocrate qui voyait Jonas Crow être renvoyé à son errance et sa solitude suite aux départs de Lin et de Rose Prairie, ce nouveau diptyque initié par le tandem Xavier Dorison (scénario) et Ralph Meyer (dessins) se place d’entrée de jeu comme un récit rugueux et sans concession, sous une chape hivernale glaciale. Et au-delà de Blueberry dont la série Undertaker se réclame, l’âpreté de cette histoire d’Indien Blanc au travers des ambiances crues de l’hiver rappelle pas mal l’univers graphique de la série Mc Coy, notamment dans le tome 13, Les Collines de la Peur. Mais qu’on ne s’y trompe pas : L’Indien Blanc possède sa propre singularité et se place d’entrée de jeu comme un thriller / policier à la sauce western plutôt bien ficelé. Ainsi, derrière la mission de rapatriement du cadavre de Caleb Barclay, se nouent pas mal d’intrigues qui dévoilent un pan de vie de Jonas Crow lorsqu’il officiait en tant que Strikland et qui mettent en avant les difficiles relations entre les Amérindiens et les hommes blancs à l’heure du chemin de fer. C’est dans ce contexte-là que le tandem créatif développe une histoire plutôt accrocheuse, avec pas mal de rebondissements, notamment avec ce roublard de Sid Beauchamp... On sent que ce nouveau diptyque à venir sera plutôt noir, et on ne va pas s’en plaindre ! Du côté des dessins, Ralph Meyer maîtrise bien son sujet – comme d’habitude – et réussit sans peine à retranscrire la froideur hivernale au travers de ses planches. De plus, les scènes d’actions et violentes sont plutôt bien pensées et empruntent parfois aux cadrages de cinéma, ce qui amène une plus-value indéniable à la narration. Au final, ce nouveau départ d’Undertaker dépasse de la tête et des épaules L’Ombre d’Hypocrate, le précédent tome de la série et démontre que le duo Dorison / Meyer en a encore sous le pied. Petit-à-petit, la personnalité de ce bon vieux Jonas Crow se dévoile un peu. Nul doute que le face à face entre le croque-mort et son ancien acolyte Sid Beauchamp sera spectaculaire ! Vivement la suite...