L'histoire :
En chemin vers leur prochain client, Jonas Crow se fait sermonner par sa récente associée, la britannique Rose Prairie. En effet, cela fait six semaines qu’ils travaillent ensemble et depuis lors, Jonas ne fait que faire fuir les clients, ce qui met leur situation financière dans le rouge. Elle lui demande notamment de remplacer ses « Bonjour » déplacés par des « Que puis-je faire pour vous ? » mais également d’éviter les détails sordides sur l’état du corps du défunt. Bref, la jeune femme tente de lui inculquer les bases de la politesse. Et pour bien faire comprendre au fossoyeur qu’il est urgent de gagner de l’argent, Lin, la cuisinière chinoise et troisième membre de l’entreprise, rajoute qu’en cas de nouvel échec, ils seront obligés de manger Jed, le vautour de compagnie de Jonas. Arrivé à la demeure de la défunte, le trio négocie des honoraires de 300 dollars auprès du beau-fils. Puis ils se mettent au travail. Tout se passe bien jusqu’au moment de la cérémonie où le mari de la défunte apparaît. L’homme, saoul, se met à appeler le fossoyeur par le nom de Strikland, puis il s’énerve en lui racontant que l’ogre de Sutter Camp est vivant et continue ses actes barbares. Lorsque l’homme est pris à parti par son beau-fils, Jonas intervient et finalement le trio est mis à la porte de la demeure sans avoir gagné quoi que ce soit. Or pour Jonas, ce n’est pas fini. Il doit en savoir plus sur ce prétendu ogre vestige de son passé de soldat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès son premier tome, la série Undertaker a réussi à convaincre les lecteurs comme les critiques grâce à un scénario ciselé, des dialogues qui font mouches et un savant dosage d’action, d’humour et de violence. Pour la première partie de ce second diptyque, la qualité est toujours au rendez-vous avec une histoire qui démarre assez rapidement. Alors que Rose espère lancer l'entreprise de fossoyeur, rapidement, le passé militaire de Jonas vient contrecarrer ses plans. En effet un serial-killer que le croque-mort a croisé durant la guerre de sécession semble toujours vivant et il doit être arrêté à tout prix. Or visiblement, stopper cet « ogre » semble très important pour l'anti-héros... Adroitement, Xavier Dorison ménage le suspense et ne laisse entrevoir que des bribes dans cette première partie. Le scénariste propose un récit prenant, sans temps morts, où les événements s’enchaînent avec un rythme soutenu. L’autre point fort qui a fait le succès de la série, c’est la mise en images de Ralph Meyer. Toujours précis, le dessinateur offre un western de grande classe où la beauté des décors répond parfaitement au dynamisme de l’action, ainsi qu’au charisme des personnages. Côté charisme, justement, si Meyer nous avait déjà convaincus avec Jonas, Marie et Lin, il nous offre de nouveaux personnages de haute volée. Tout d’abord le Colonel Charley, qui va se lancer sur la piste de l’ogre avec Jonas, mais également cet ennemi du nom de Jéronimus Quint, un mélange entre le James Moriarty de Sherlock Holmes et le Negan de Walking dead. Soit un être aussi intelligent que sadique, qu’on a plaisir à détester dès sa première apparition. Vous l’aurez compris, ce tome trois est un immanquable de ce début d’année…