L'histoire :
En blessant la charmante Rose Prairie au poignet, Jeronimus Quint, alias « L’ogre de Sutter camp », l’a contrainte à le suivre car il est le seul chirurgien suffisamment doué pour la soigner. Dans leur cavale, ils sont poursuivis par Jonas Crow, fossoyeur et associé de Rose, qui compte bien sauver son amie et éliminer l’ogre, afin de se libérer du poids de son passé. En effet, à l’époque où il était soldat sous le nom de Strikland, Jonas a eu l’occasion de stopper les atrocités de Quint, mais il ne l’a pas fait, afin que ce dernier le guérisse d’une vilaine blessure à la jambe. Pour l’aider dans sa quête, Jonas peut compter sur Lin, cuisinière chinoise et troisième larron de l’entreprise de fossoyeur. Sachant pertinemment que son vieil ennemi ne lâchera pas l’affaire, Jeronimus met au point un plan machiavélique pour le ralentir. Juste avant de prendre le bateau pour une traversée, le médecin repère un employé du barrage qui souffre d’une hernie et propose de le soigner gratuitement. Une fois cela fait, il demande simplement, en échange de ses bons soins, que les travailleurs empêchent Jonas de prendre le prochain bateau. Il leur fait croire qu’il s’agit du mari violent de la jeune femme qui l’accompagne. Dans le même temps, Rose se voit contrainte et forcée de boire la « panacée » concoctés par Quint, seul moyen de soulager sa douleur, tant qu’il ne daignera pas la soigner…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le tome précédent, qui posait les bases de ce nouveau cycle, le scénariste Xavier Dorison offrait un némésis de haute volée à son héros. Aussi intelligent et doué que le James Moriarty de Sir Arthur Conan Doyle, aussi sadique que le Negan (version comics) crée par Robert Kirkman ou encore aussi fou par moment que le Joker de Batman, Jeronimus Quint est détestable à tout point de vue. Pourtant, le scénariste pose tout de même une question de fond dans son récit. À partir du moment où Quint sauve plus de monde qu’il n’en tue, peut-on le laisser continuer ses expériences et atrocités ? Durant ce récit aussi rythmé que captivant, on aura tout le temps de se faire son propre avis. Ce quatrième tome offre une nouvelle fois un western de grande qualité où le noir et l’humour se marient parfaitement, tout comme l’action et les dialogues ciselés. Pour mettre en images cette excellente série, Ralph Meyer, aidé aux couleurs par Caroline Delabie, ne ralentit pas la cadence et offre un graphisme léché et jonché de décors sublimes et de protagonistes charismatiques. Honnêtement, à la lecture de ce sublime second diptyque, on n’a qu’une inquiétude : les auteurs seront-ils capables d’inventer un méchant aussi réussi que l’ogre de Sutter camp dans le prochain cycle ? On a déjà hâte de le découvrir dans le prochain tome, d'ores et déjà baptisé L’indien blanc...