L'histoire :
Alexandra, la belle mante religieuse et tueuse, est la maîtresse de Hyacinthe de Cavallère, « Chemise de la Nuit » et chef de la guilde des assassins. Aussi, quand Jean-Michel, le chef de la police veut s’attaquer à son vieil ennemi Hyacinthe, c’est à elle qu’il s’en prend. Au prétexte de tirer un livre de sa vie – ce qui nous donne l’occasion de connaître un peu mieux le passé de la demoiselle, un journaliste attire Alexandra dans un piège : la police n’a plus qu’à la cueillir et à la jeter dans un cul de basse-fosse. Elle y croupit longtemps dans l’attente d’une intervention de Hyacinthe, entre un geôlier qui la viole et une codétenue torturée à mort.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le récit est à couper le souffle. Le lecteur suit pas à pas la descente aux enfers d’Alexandra. Après nous avoir raconté sa vie avec un mélange de désespoir et de dérision, elle décrit par le détail son calvaire dans les caves de la police et la façon dont elle y perd pieds. Quand enfin le récit retourne à l’action, on peut croire que l’ambiance va s’alléger… Mais c’est pour enfoncer encore un peu plus Alexandra – et brutalement se raccorder à la « grande histoire » du Donjon. Serait-ce enfin l’événement qui a décidé Hyacinthe à quitter Antipolis ? Le dessin déstructuré de Carlos Nine équilibre bien la narration très carrée et l’atmosphère étouffante créée par Joann Sfar et Lewis Throndeim. Parfois confus, ce graphisme est aussi capable de fulgurances, mais les couleurs assez ternes le desservent… Même si des teintes vives auraient juré avec le récit.