L'histoire :
Eustache Ravin, le célèbre avocat de Nécroville, propose à Andrée, une jeune souris talentueuse, de lui servir d’assistante. Le travail s’annonce passionnant, mais Andrée a peur des morts et dans le cimetière de Nécroville, les morts côtoient les vivants, ce qui permet aux familles de garder un lien. Cela permet à la ville de prospérer. La jeune femme accepte de faire une semaine d’essai, pas rassurée. Pendant ce temps, Mme Salsabyl, la maîtresse d’école alcoolique, entre dans le caveau où elle fait cours aux enfants morts et aux vivants issus des familles démunies qui vivent dans le cimetière. Des entrepreneurs immobiliers font irruption dans l’école afin de préparer une expropriation et des travaux. A la demande de leur maîtresse, les enfants morts provoquent une série d’accidents. Tout le monde repart avec des morceaux d’entrepreneurs afin de nourrir sa famille, morte ou vivante. Le Conseil d’urbanisme mandate maître Ravin pour exproprier les morts et les vivants du cimetière. Mais celui-ci refuse et va se ranger auprès des habitants du cimetière et de son ancienne institutrice. La réplique du conseil ne se fait pas attendre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une période de calme de quelques années, les Donjon pleuvent désormais sous la plume de leurs papas, Joan Sfar et Lewis Trondheim. La série des Monstres s’insère dans l’histoire de la Terra Amata et fait le lien entre les autres séries, permettant d’en savoir plus sur certains évènements, objets ou personnages iconiques – le jeu des fans étant de trouver les clins d’œil, les explications, les débuts d’explications ou les caméos placés par les auteurs. On avait déjà croisé l’avocat Eustache Ravin au moins trois fois, dans le Monstres 8, le Zénith 5 et surtout le Potron-Minet 97, dans lequel il sauve son amoureuse Gabrielle des griffes de la maison close d’Antipolis. Ici, il se bat pour les opprimés de Nécropolis face à des politiques une nouvelle fois corrompus jusqu’au trognon. Et qui dégainent un artefact terrible, dont on n’a pas fini de parler. L’héroïne est sympa, encore une travailleuse honnête qui se cogne à la malhonnêteté de Terra Amata, et son aventure manque un peu de vie, si on ose dire. Les couleurs sombres de Walter posent bien l’ambiance délétère et pesante de la vie dans Nécropolis et les dessins de Guy Delisle sont simples et servent bien le propos. A l’arrivée, un album sympa, mais pas le meilleur des Monsters, loin de là.